Les appels au général Gaïd-Salah de partir à son tour se multiplient
Par R. Mahmoudi – Après l’ex-président du RCD, Saïd Sadi, c’est au tour de l’ex-premier secrétaire national du FFS, Karim Tabbou, d’appeler le chef d’état-major de l’ANP à quitter ses fonctions.
Dans une «lettre» lue ce jeudi soir devant une caméra et retransmise sur la page officielle de son parti – l’Union démocratique et sociale, non agréé –, Karim Tabbou s’en est pris violemment au chef d’état-major, en l’accusant d’avoir protégé la «bande» incriminée dans ses discours et de tenter, aujourd’hui, de «confisquer» la révolution populaire. «Le peuple algérien n’a pas besoin de leçons de patriotisme de votre part», clame-t-il, en s’adressant à Gaïd-Salah. Et de lui rappeler ses «silences complices» sur tous les dépassements commis au temps de Bouteflika : «Le cachet de la République que l’on trimballait de pays en pays, la répression infligée aux retraités de l’ANP, l’autorisation accordée à l’aviation militaire française de survoler le territoire national.»
A la fin du message, l’ancien proche de Hocine Aït Ahmed lancera, sur un ton empreint de solennité : «Nous vous demandons de quitter définitivement votre poste et de laisser place aux jeunes aspirant à construire une Algérie débarrassée de la corruption et des corrompus. Oui, vous devez partir, parce que vous avez fait assez de mal à ce peuple qui vous rejette et rejette toutes vos décisions. Assez de provocation et d’arrogance ! Partez avant que ce pays sombre dans l’abîme !»
Cette intervention virulente est-elle une riposte aux attaques frontales qu’avait formulées le général Gaïd-Salah contre l’«agitation suspecte» de certains opposants ? Le message de Karim Tabbou survient au lendemain de la convocation de Rebrab par la brigade économique de la Gendarmerie nationale dans le cadre des investigations lancées dernièrement, sur injonction de Gaïd-Salah, sur les affaires de corruption et de malversations économiques. Y a-t-il un lien ?
R. M.
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