Benflis : «Les consultations de Bensalah sont hors du sujet de l’heure»
Par Hani Abdi – Ali Benflis a répondu à l’invitation d’Abdelkader Bensalah pour participer aux consultations qu’il a entamées pour la mise en place d’une instance nationale indépendante d’organisation des élections.
Dans une déclaration rendue publique, Benflis assure que «l’heure n’est pas aux consultations sur l’instance de préparation et d’organisation des élections. Cette heure viendra dans le cadre d’un règlement global de la grave crise actuelle. La création de cette instance ne fera pas avancer la recherche d’un tel règlement d’un iota». Bien au contraire. «Elle substitue l’accessoire à l’essentiel. Bien plus, il est tout à fait légitime qu’elle soit perçue comme une diversion et une manœuvre dilatoire.»
«A mes yeux, ces consultations sont inopportunes, hors du sujet de l’heure et contre-productives», souligne Benflis. Inopportunes, explique Benflis, «car elles ne manqueront pas d’être perçues par notre peuple comme une autre provocation visant à éluder la réponse à ses justes revendications».
Hors du sujet de l’heure, ajoute-t-il, «car le vrai problème posé par le peuple algérien est ailleurs, c’est-à-dire à la présidence de l’Etat, à la présidence de l’Assemblée populaire nationale et au gouvernement». Et contre-productives, relève-t-il encore, «parce que nous sommes engagés dans une course contre la montre et (qu)’elles font un usage inapproprié du temps qui nous est compté».
En conséquence, Ali Benflis décline l’invitation de Bensalah à ces consultations. «Je suis au regret de ne pouvoir répondre favorablement à votre invitation et de participer aux consultations auxquelles vous m’avez convié. Comme citoyen, je partage pleinement les justes revendications de notre peuple. Comme responsable politique, je m’emploie, au mieux de mes possibilités et de mes capacités, à contribuer à leur réalisation prometteuse pour la nouvelle citoyenneté, pour l’Etat de droit et pour la République démocratique et moderne», affirme Benflis, précisant que «la démission de l’inspirateur et l’architecte de ce régime politique ne peut, d’aucune façon, s’assimiler à une fin du régime politique lui-même».
Bien au contraire, estime-t-il, «ce régime politique perdure avec ses figures emblématiques qui restent aux commandes des principales institutions constitutionnelles, en l’occurrence la présidence de l’Etat, l’Assemblée populaire nationale et le gouvernement».
H. A.
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