Karim Tabbou hué par les manifestants après son appel au général Gaïd-Salah
Par Saïd N. – Après s’en être pris successivement à Ali Ghediri, Abdallah Djaballah, Louisa Hanoune, Saïd Sadi, Rachid Nekkaz et à Mokrane Aït-Larbi, les manifestants viennent de chasser de la rue, à Alger, Karim Tabbou, qu’on disait pourtant très populaire et ayant la caution du mouvement de contestation pour le représenter dignement aux côtés de quatre ou cinq autres figures de l’opposition dont les noms étaient hypermédiatisés dès le début des manifestations.
Selon une vidéo largement partagée sur les réseaux sociaux, l’ex-premier secrétaire du FFS s’est vu humilié et violemment chahuté lors de la marche du vendredi par des jeunes manifestants qui lui demandaient rageusement de «dégager». Une voix lui reprochait clairement d’être un «affidé de Toufik et de Rebrab». Ces réactions semblent liées à l’intervention de Tabbou, diffusée la veille, dans laquelle il avait appelé le chef d’état-major de l’ANP à démissionner.
Ces images où l’on voit l’ex-enfant terrible du FFS contraint de quitter la marche sous les cris vindicatifs de certains manifestants ont suscité des réactions partagées sur les réseaux sociaux. Certains commentateurs se disent sceptiques sur l’avenir du mouvement après ces attaques contre des opposants, d’autres ont, au contraire, applaudi la réaction des manifestants qui, pour eux, «viennent une nouvelle fois démontrer que personne ne peut les duper ni les récupérer et qu’ils sont informés de tout». D’autres encore estiment que ces «dérives» sont le résultat de l’inorganisation du mouvement.
Se sentant rejetés par un mouvement qu’ils avaient pourtant rejoint avec armes et bagages, et dont ils aspiraient à être les guides, ces opposants quittent, en effet, un à un la scène publique pour se replier qui dans son fief régional, qui dans les bureaux de son siège. Il ne reste plus pratiquement dans la rue que Mustapha Bouchachi, Zoubida Assoul, Soufiane Djilali et Mohcine Belabbas.
S. N.
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