L’exemple soudanais
Par R. Mahmoudi – Qu’est-ce qui retarde l’avènement d’une transition politique sérieuse en Algérie, un mois après la démission de l’ex-chef de l’Etat ? Il est clair que les atermoiements et les incohérences sur cette question ont eu comme effet de rendre encore plus illisibles les perspectives immédiates. A telle enseigne que tout le monde était curieux de savoir si le chef de l’Etat intérimaire, Abdelkader Bensalah, allait encore rester à son poste ou s’il devait annoncer sa démission, pour permettre la mise en place d’une instance de direction transitoire. Mais, il ne doit pas y avoir que cela.
A bien analyser la situation, on se demande aujourd’hui si une destitution à la traditionnelle d’Abdelaziz Bouteflika n’aurait pas été plus avantageuse pour le pays, dans le sens où cela aurait mis en demeure les décideurs militaires d’assumer leur responsabilité et d’accélérer le processus.
L’exemple soudanais montre bien que les choses se passent mieux quand l’armée se pose en interlocutrice directe du mouvement de contestation populaire et de l’opposition. Les dirigeants de l’armée soudanaise sont, certes, sous la pression des instances internationales, depuis la mise à l’écart d’Omar El-Bechir, pour remettre le pouvoir aux mains des civils, mais il y a un vrai dialogue et plusieurs initiatives sont proposées et prises sérieusement en considération. Entretemps, l’opposition soudanaise se mobilise et s’organise derrière des politiques racés et crédibles.
R. M.
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