Trois remarques sur l’image de Toufik, Tartag et Saïd au tribunal de Blida
Par Kamel M. – Trois remarques sont à relever dans les images montrant l’ancien patron de l’ex-DRS, le général Toufik, l’ex-coordinateur des services de sécurité, le général Bachir Tartag, et le frère du président démissionnaire, Saïd Bouteflika, hier au tribunal de Blida.
D’abord, le retour à «l’orthodoxie» en matière de couverture de ce genre d’événements longtemps abandonné par la Télévision officielle au profit des chaînes de télévision privées. Ce dimanche, c’est à l’A3 qu’est revenu le «privilège» d’accéder à un bureau ou à la terrasse du tribunal pour filmer les vues en plongée de l’arrivée des trois «prestigieux» prévenus. Une autre caméra filmait de profil les deux généraux et le frère du président déchu.
Ensuite, d’aucuns auront remarqué l’atmosphère détendue dans laquelle s’est déroulée le transfèrement des trois accusés, flanqués chacun d’un élément de la Direction centrale de la sécurité de l’armée (DCSA) relevant directement du chef d’état-major de l’ANP. Le général Toufik marchait le dos courbé mais d’un pas vif, comme pour «en finir» rapidement. Le général Tartag, qui s’est départi de sa cravate, se déplaçait d’une façon qui eût laissé croire qu’il déambulait, échangeant même des propos avec son «accompagnateur». Saïd Bouteflika ne laissait apparaître aucun signe de panique dans sa tenue décontractée : une liquette légère lui tombant sur un jean à l’ourlet retourné.
Enfin, les éléments de la DCSA ont paru très respectueux dans leur comportement vis-à-vis des deux officiers supérieurs, l’un d’eux tenant le général Toufik par le bras au moment où il allait entamer la montée des longs escaliers qui mènent jusqu’au bureau du procureur militaire, tandis que les deux autres se tenaient à distance d’un Saïd Bouteflika avançant les mains dans le dos et d’un général Bachir Tartag marchant une main dans la poche.
Les trois cités à comparaître pour «atteinte à l’autorité de l’armée et complot contre l’autorité de l’Etat» sont passibles d’une peine de prison s’ils sont déclarés coupables des chefs d’accusation qui pèsent sur eux. Un média arabophone zélé et en mal d’audience, Echorouk en l’occurrence, prétend que la peine pourrait aller jusqu’à la condamnation à mort, alors que ce cas n’est envisagé qu’en cas de guerre.
K. M.
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