Hommes d’affaires poursuivis : les firmes étrangères s’inquiètent
Par R. Mahmoudi – La poursuite judiciaire dont font l’objet, depuis quelques semaines, de plus en plus d’hommes d’affaires liés au régime du Président destitué, Abdelaziz Bouteflika, préoccupe les sociétés étrangères, en particulier celles dont les activités sont liées à des opérateurs persécutés ou arrêtés, dans le cadre de l’opération «mains propres» suggérée par le chef d’état-major de l’ANP.
Ainsi, de nombreuses entreprises étrangères ont commencé à manifester leur inquiétude quant à l’avenir de leurs investissements en Algérie. Certaines d’entre elles ont choisi de réagir sous le couvert de leurs ambassades respectives à Alger, alors que d’autres ont préféré intervenir directement pour obtenir des assurances auprès des responsables actuels sur la poursuite de leurs activités.
Un responsable du ministère de l’Industrie, qui a requis l’anonymat, a confié au quotidien panarabe Al-Araby Al-Jadid que «de nombreuses sociétés étrangères, dont notamment celles activant dans le domaine du montage de véhicules et des travaux publics, ont contacté le ministère pour s’enquérir de leur avenir». L’Algérie compte cinq usines de montage de voitures de marques française, allemande, sud-coréenne et japonaise.
Le même responsable ajoute : «Volkswagen est passé par l’ambassade d’Allemagne pour connaître le sort de son usine de montage de voitures, après l’émission d’un mandat d’arrêt contre Mourad Eulmi, le partenaire algérien de l’usine, qui se trouverait à l’étranger.» Et de poursuivre : «Il en va de même pour une marque sud-coréenne dont le partenaire algérien, Mahieddine Tahkout, est, lui aussi, poursuivi en justice pour fraude fiscale et blanchiment d’argent.»
Dans le même sillage, Construction Bitume, partenaire du groupe Kougc, appartenant à la famille Kouninef, a également contacté, d’après la même source, le ministère de l’Industrie pour s’informer de l’avenir des accords conclus avec le gouvernement, après l’arrestation des trois frères Kouninef, le 22 avril dernier.
Il faut savoir, enfin, que le nombre de sociétés étrangères dont les partenaires sont algériens s’élève à 17, sachant que le patron de Cevital, Issad Rebrab, est, à lui seul, associé à 8 entreprises étrangères et le patron de l’ERTHB, Ali Haddad, à 5.
R. M.
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