Manifestations infiltrées : le sale jeu des monarchies du Golfe en Algérie
Par Houari A. – Des observateurs avertis ont constaté une intrusion de deux monarchies rivales du Golfe dans le mouvement populaire en cours en Algérie depuis le 22 février dernier. Lors des manifestations de ce vendredi, la chaîne qatarie Al-Jazeera a surmédiatisé la participation des résidus de l’ex-FIS aux marches auxquelles ils se sont joints sur le tard.
Selon ces observateurs, la chaîne de propagande qatarie, dont le bureau restera fermé en Algérie, selon une source autorisée, a axé sa couverture de l’événement sur une pancarte brandie par des islamistes sur laquelle est inscrit un slogan en arabe insinuant une «collusion» du commandement de l’armée algérienne avec les Emirats arabes unis. On pouvait y lire, en effet, «al qiadat maâ el-imarat» (le commandement avec les Emirats [arabes unis]).
«Ce slogan n’est pas fortuit», soulignent ces observateurs qui doutent que ce message ait été «glissé» par hasard. «Le Qatar règle ses comptes avec les Emirats arabes unis et l’Arabie Saoudite à travers le mouvement populaire algérien», notent-ils.
Les monarchies du Golfe sont impliquées directement dans toutes les crises qui secouent les pays du Maghreb et du Moyen-Orient. Se livrant une guerre sans merci mais par tiers Etats interposés, les membres divisés du Conseil de coopération du Golfe ont provoqué la majeure partie des conflits qui ravagent cette région du monde.
En Syrie, le Qatar finance les groupes armés avec le soutien effectif du régime islamiste d’Ankara conduit par le dictateur Recep Tayyip Erdogan. La guerre civile déclenchée en 2011 aurait fait plus de 300 000 morts et a réduit la Syrie en ruine. En Libye, les Emirats arabes unis sont soupçonnés d’avoir effectué des raids aériens contre des positions de l’armée libyenne en soutien à Khalifa Haftar.
Les principaux protagonistes dans la crise qui a ébranlé la péninsule arabique veulent étendre leurs querelles à l’Algérie, en s’appuyant sur leurs vassaux que sont les salafistes, naguère proches des Al-Saoud mais qui se sont ralliés au régime des Al-Thani depuis qu’Abassi Madani a trouvé un refuge doré chez eux, et les Frères musulmans téléguidés à partir d’Egypte, de Turquie et du Qatar.
H. A.
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