De nos rues s’élèvent les voix libres
Par Kaddour Naïmi – Ayant remarqué, durant les manifestations populaires, l’absence d’un chant nouveau unificateur, j’ai pensé à en écrire et proposer un.
Du point de vue formel, il est composé sur la base du fameux hymne chanté durant la Guerre de libération nationale, notre fameux et sacré Min jibâlinâ. Il avait manifesté l’ardente volonté populaire à libérer la nation de l’infâme et criminel colonialisme. Ainsi, par cette référence formelle, ce chant établit le lien entre le combat national libérateur passé avec le combat social libérateur présent.
Ce lien entre lutte passée (pour l’indépendance de la nation) et lutte présente (pour l’émancipation sociale du peuple) est également établi par le contenu même du chant. En effet, il évoque tout autant les martyrs de la Guerre de libération nationale que ceux du combat social (octobre 2008, printemps-été 2001, etc.).
Pour le reste du contenu, l’orientation sociale en est totalement claire, mobilisatrice, unificatrice et populaire, telle est tout au moins l’intention.
Le texte est composé de manière volontairement courte. Ainsi, il est facilement mémorisable et convient à une marche collective.
Du point de vue linguistique, ce chant présente deux aspects. Le premier est lexical. Le terme «démocratie» n’est pas exprimé par le néologisme «dimocratiya» mais par sa traduction littérale, plus fidèle : «pouvoir du peuple». Le second aspect est le suivant : ce chant est écrit dans la langue maternelle d’une partie du peuple, l’arabe algérien (1).
Espérons que nos compatriotes amazighophones le traduiront en tamazight, ou s’en inspireront pour composer un chant dans leur langue maternelle.
En voici la traduction française :
De nos rues s’élèvent les voix libres
Nous appelant au pouvoir du peuple :
L’égalité, la liberté
Et entre nous la solidarité
Hommage à notre peuple
Et à nos martyrs
Les morts pour l’indépendance
Et les morts pour le pouvoir populaire
De nos rues s’élèvent les voix libres
Nous appelant au pouvoir du peuple :
L’égalité, la liberté
Et entre nous la solidarité.
Le chant se trouve ici : https://youtu.be/ZAyLdNRWdCo
K. N.
(1) Les motifs de ces options se trouvent dans mon essai Défense des langues populaires : Le cas algérien, disponible ici : https://www.editionselectronslibres-edizionielettroniliberi-maddah.com/ell-francais-sociologie-oeuvres-defense_langues_populaires.html
Ndlr : Les opinions exprimées dans cette tribune ouverte aux lecteurs visent à susciter un débat. Elles n’engagent que l’auteur et ne correspondent pas nécessairement à la ligne éditoriale d’Algeriepatriotique.
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