Les Algériens sortent massivement malgré la chaleur et le Ramadhan pour le 12e vendredi
Par Mounir Serraï − Rien ne semble arrêter la mobilisation des Algériens en faveur du changement. Sous un soleil torride et malgré le Ramadhan, ils étaient très nombreux à investir les rues de toutes les grandes villes du pays pour concrétiser leur aspiration au changement. De la rue Hassiba Ben Bouali à l’emblématique Grande-Poste en passant par la place Audin et la rue Didouche-Mourad, les Algériens étaient au rendez-vous, affichant ainsi leur détermination à aller au bout de leur mouvement pour une nouvelle Algérie démocratique et un Etat de droit. Ils ont ainsi sillonné les différentes artères de la capitale dans un climat serein et une bonne ambiance. Des habitants arrosent les manifestants du haut des immeubles pour qu’ils puissent se rafraîchir un peu et tenir face au mercure très élevé. Les manifestants scandaient des slogans réclamant un Etat civil. «Système dégage», «Dawla madani la aaskariya» (Etat civil et non militaire), «Makach intikhabat, yalissabat» (pas d’élections, bandits) ou encore le fameux «Klitou lebled ya seraqin» (vous avez pillé le pays, voleurs) sont quelques slogans scandés par des manifestants dans la capitale.
Les islamistes étaient également présents autour de Guemazi et Boukhamkham, exhibant la photo de Abassi Madani. A la Grande-Poste, un groupe d’individus a chassé Ramdane Taazibt, député démissionnaire du Parti des travailleurs, pour avoir exhibé une banderole par laquelle il appelait à la libération de Louisa Hanoune, mise en détention provisoire jeudi par le tribunal militaire de Blida. La mobilisation a été également au rendez-vous dans les autres villes du pays, avec la même tonalité : pas d’élections présidentielles le 4 juillet. A Oran, Constantine, Sétif, Béjaïa, Tizi Ouzou, Bouira, Bordj Bou Arréridj, Batna, Mostaganem, Tlemcen, Sidi Bel-Abbès, Annaba, Ouargla, Djelfa, Médéa, Boumerdès, Khenchela, ils ont été très nombreux à sortir pour réclamer le départ de tous les symboles du système. Les marches se sont déroulées sans le moindre incident aussi bien à Alger qu’ailleurs, à travers le pays.
M. S.
Comment (18)