La révélation sur la DGSE qui explique la lune de miel entre Mitterrand et le FIS
Par Karim B. – Les révélations fracassantes faites par d’anciens hauts responsables des services spéciaux français – SDECE, DGSE et DST – ont mis à nu la collusion entre l’ancien président socialiste français François Mitterrand et les extrémistes religieux algériens.
La lune de miel entre l’ancien locataire de l’Elysée et les fanatiques du FIS et son bras armé a commencé en Afghanistan, comprend-on à travers des témoignages accablants d’officiers du renseignement et de l’espionnage dans un documentaire sur l’histoire secrète des services secrets français diffusé sur la chaîne Planet+.
On apprend, en effet, qu’en Afghanistan des agents secrets français avaient été dépêchés sur place pour apporter leur soutien aux djihadistes qui combattaient l’armée soviétique. Selon un ancien responsable de la DGSE, la France avait tout fait pour contrer une opération de l’ex-Union soviétique visant à évacuer les civils des zones de combats, en mettant en avant l’argument selon lequel la France avait besoin que ces populations demeurent sur place pour apporter leur aide aux hommes armés d’Ahmed Shah Massoud, Gulbuddin Hekmatyar et autre Abdul Rassul Sayyaf. La France mettait ainsi en péril la vie de citoyens afghans pour appuyer ses alliés contre l’«ennemi soviétique».
Cette relation avec les «afghans» – les islamistes armés – ne cessera pas pour autant avec le retrait de l’armée russe d’Afghanistan. Au contraire, elle se renforcera même après le retour des djihadistes algériens en Algérie où ils ne tarderont pas à «reprendre du service». Le soutien de François Mitterrand au FIS sera total au point où il sera le premier à «exiger» (sic) le rétablissement du «processus démocratique» dès l’interruption des élections en janvier 1992. Une interruption du processus électoral qui visait, justement, à sauver la démocratie. Mais l’ancien ministre de l’Intérieur sous la colonisation ne l’entendait pas de cette oreille. Son plan échafaudé pour amener le FIS au pouvoir avec la complicité négligente de Chadli Bendjedid est tombé à l’eau et son projet d’afghanisation de l’Algérie échouait lamentablement grâce à la vigilance de l’armée algérienne.
Il aura fallu l’avènement de la droite au pouvoir pour que le gouvernement français décide, enfin, de contrer la politique hasardeuse de François Mitterrand dont l’acharnement à faire tomber le «régime des généraux d’Alger» a fait qu’il est allé jusqu’à accueillir sur le territoire français ses alliés «afghans algériens». Charles Pasqua lancera alors une vaste opération de démantèlements des réseaux dormants au lendemain d’une série d’attentats à Paris.
Enfin, cette réplique de l’ancien Premier ministre, Laurent Fabius, au ministre de la Défense, Charles Hernu, pris dans le tourbillon de l’affaire Greenpeace, dévoile l’implication des autorités politiques françaises dans toutes les actions commises par les services de l’action extérieure, que ce soit en Afghanistan, au Liban ou en Algérie. Fabius rétorquait à Hernu, lorsque l’implication de la DGSE dans l’opération contre le Rainbow Warrior avait été dévoilée : «Je ne vous couvrirai pas.» Preuve que l’Elysée a couvert, et couvre toujours, de nombreuses autres actions non révélées.
K. B.
Comment (62)