Quand un agent marocain «explique» la crise algérienne dans un média israélien
Par Karim B. – L’agent des services secrets marocains chargé de la propagande pro-Makhzen Ahmed Charaï s’est fendu d’une «analyse» dans les colonnes du journal israélien The Jerusalem Post. Le sujet de Mohammed VI, dont le nom a été à maintes fois cité dans des affaires de corruption de journalistes occidentaux, déforme la vérité et se perd dans les stéréotypes habituels servis par les canaux de propagande du roi à l’opinion publique marocaine pour étouffer dans l’œuf toute tentative d’affranchissement du régime monarchique prédateur et rétrograde de Rabat.
Ahmed Charaï explique en substance dans son article – dont on ne sait pas s’il a acheté l’espace dans le quotidien israélien pour le publier ou s’il l’a confectionné à la demande de ce dernier – que le peuple algérien s’est soulevé «contre l’armée» aux commandes dans le pays depuis 1962, qui «réprime dans le sang» toutes les manifestations et «étouffe» la volonté du peuple qui «veut s’en défaire».
Le serviteur zélé de Mohammed VI prend la défense de l’ancien parti extrémiste FIS dont il proclame la victoire et soutient la cause, confirmant ainsi la collusion du Makhzen avec cette mouvance dont il finance une télévision dirigée par le fils d’Abassi Madani, qui émettait à partir de Londres avant de déménager à Paris. Il parle de «junte au pouvoir» et de «guerre civile» en Algérie, deux formules éculées que le Makhzen rabâche en même temps que les chantres français du «qui tue qui».
Après une longue digression, Ahmed Charaï entre enfin dans le vif du sujet : rassurer les Israéliens quant à l’impossibilité de toute contagion du Maroc par les événements qui se déroulent en Algérie car, argue-t-il, «la légitimité du roi n’est pas contestée» parce que «sa lignée remonte au prophète Mahomet» (sic).
Le porte-voix du Makhzen, membre du conseil d’administration du Foreign Policy Research Institute de Philadelphie, ne pouvait évidemment pas s’exprimer sans aborder les questions de la frontière fermée et du Sahara Occidental. Ahmed Charaï tente de vendre sa marchandise avariée en évoquant la nécessité pour l’Algérie et le Maroc de combattre le terrorisme «ensemble». Pour ce faire, il exhorte les Etats-Unis à «imposer» une solution.
Pour rappel, Ahmed Charaï, qui dirige aussi le site L’observateur.ma, est mandaté par le Makhzen pour entretenir un lobby anti-algérien aux Etats-Unis et en Europe et exacerber la violence, en finançant les mouvements extrémistes islamistes et autonomistes en Algérie.
K. B.
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