Driss Djazaïri met en garde les Algériens contre la réédition du cas irakien
Par Houari A. – Le descendant de l’Emir Abdelkader, Driss Djazaïri, a mis en garde contre le nihilisme et les appels à évincer, sans discernement, tous ceux qui sont supposés avoir fait partie du pouvoir.
«L’exclusion devra concerner uniquement ceux qui ont exercé le pouvoir d’une façon directe», a mis en garde le directeur du Centre de Genève pour les droits de l’Homme et le dialogue universel dans une tribune publiée dans un journal arabophone. Driss Djazaïri argue, en effet, que «ceux qui sont sortis dans la rue l’ont fait en raison [justement] des exclusions à l’emporte-pièce qui ont poussé beaucoup de jeunes à vouloir quitter le pays clandestinement et d’autres à émigrer pour pouvoir mener une vie décente sous d’autres cieux». «Il est illogique que ceux-là rééditent les mêmes pratiques que celles du pouvoir qu’ils dénoncent», a-t-il affirmé, tout en appelant à ne «pas punir tout responsable qui a servi le pays avec abnégation quand bien même il l’aurait fait sous un régime défaillant».
Driss Djazaïri rappelle que «de nombreuses révolutions ont connu une situation pareille, lors de laquelle des pans entiers de la société subissent la persécution, ce qui conduit à une détérioration de la situation économique et sociale permanente qui s’aggrave avec le départ forcé des talents et des experts vers l’étranger». Il en veut pour exemple le cas irakien après l’invasion américaine qui s’est soldée par le bannissement par les forces d’occupation de toutes les compétences qui avaient servi sous le règne de Saddam Hussein. «Cela a eu pour conséquence une décadence dont l’Irak continue de souffrir à ce jour», a-t-il expliqué.
Insistant sur la nécessité impérieuse de préserver l’unité du peuple et de la nation, Driss Djazaïri appelle à une solution «consensuelle» et exhorte les citoyens à «éviter la vengeance et les règlements de comptes». «Il ne faut pas considérer l’idée selon laquelle une décision contre Untel ou tel autre serait l’alternative à la stratégie de sortie de crise», a-t-il conclu, tout en souhaitant que la «modération» l’emporte car cette dernière, non seulement «représente la véritable force et le vrai courage chez ceux qui ont souffert de l’injustice» mais «constitue une des grandes vertus de l’islam».
H. A.
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