Issad Rebrab à Nicolas Beau : «J’ai des affaires en Suisse et je ne m’en cache pas
Par Houari A. – Le magnat de l’agroalimentaire Issad Rebrab a répondu, via une mise au point de son groupe industriel, au journal du transfuge du Monde, Nicolas Beau, au sujet d’une de ses filiales installées en Suisse.
Issad Rebrab répond que «toutes les activités» de ses filiales en Suisse «sont connues des autorités suisses et algériennes». «Le groupe n’a jamais eu la moindre volonté de dissimuler l’existence de ses filiales. Elles disposent toutes d’adresses réelles, accessibles, avec des bureaux et des salariés», précise encore Issad Rebrab, actuellement emprisonné dans une affaire de «surfacturations» et de «fraude fiscale».
L’homme d’affaires algérien, qui compte plusieurs investissements à l’étranger, souligne que les activités de son groupe «sont intégralement déclarées» et explique que son choix pour la Suisse «ne répond à aucune autre volonté que de bénéficier du territoire le plus adapté et reconnu mondialement en matière de trading sur les matières premières du fait, notamment, de la présence de traders spécialisés».
Rebrab rappelle, enfin, toujours à travers sa mise au point, que «les autorités algériennes sont parfaitement informées des activités de trading des filiales du groupe en Suisse».
En apportant ces précisions, le patron du plus grand groupe agroalimentaire algérien veut contrecarrer la campagne médiatique dont il est l’objet depuis que la justice a décidé d’ouvrir le très lourd dossier de la corruption. Les millions de manifestants qui battent le pavé depuis le 22 février dernier réclament, en effet, que les hommes d’affaires ayant «détourné» l’argent public, grâce à leur proximité avec le cercle présidentiel avant sa destitution, rendent des comptes au peuple.
Issad Rebrab, qui avait pris part au hirak dès le premier jour, était, lui, en conflit ouvert avec le frère du Président déchu qu’il accuse d’avoir bloqué ses projets au profit d’autres hommes d’affaires privilégiés. Mais l’homme le plus riche d’Algérie a été rattrapé par les affaires, lui aussi, bien que n’appartenant pas au «clan».
C’est cette précision qu’Issad Rebrab semble vouloir apporter en multipliant les mises au point sur ses affaires pour éviter que son nom soit mêlé aux chefs de la «bande» dont la rue réclame les têtes.
H. A.
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