La fin de l’UE
Par R. Mahmoudi – Les résultats des élections européennes ont confirmé, hier, la montée des partis nationalistes ou souverainistes et la dégringolade, somme toute prévisible, des formations classiques, nonobstant une campagne de diabolisation lourdement soutenue par les médias dominants tout au long de la campagne électorale.
En Grande-Bretagne, où certains avaient tenté de remettre en cause le Brexit, en Italie, en Autriche, en Allemagne, en Grèce, les listes se réclamant de l’extrême-droite ou des courants eurosceptiques sont largement arrivées en tête, réduisant ainsi à néant tous les espoirs nourris par les systèmes politiques en place pour une relance de l’Union européenne, suite aux coups de boutoir successifs qu’elle a subis ces dernières années. Mais c’est en France que le succès de l’extrême-droite a été le plus retentissant mais, aussi, le plus déterminant pour l’avenir de l’Europe.
Selon les premières estimations, confirmées par Marine Le Pen dimanche, la liste présentée par le Rassemblement national est arrivée en tête du scrutin, devançant celle du parti du président Emmanuel Macron. Menée par un jeune de 23 ans, cette liste arrive en tête avec environ 24% des voix, devant celle conduite par La République en Marche, qui serait entre 22 et 23%, tandis que la formation écologiste EELV fait une percée en se hissant à la 3e place avec environ 12%.
L’autre enseignement à tirer de ce scrutin, voulu par Macron comme un test pour son parti et même pour sa personne, c’est l’échec de la politique conduite par le chef d’Etat et du train de mesures appliquées par son gouvernement pour faire face à la fronde sociale qui dure depuis plusieurs mois.
Par ailleurs, les très faibles résultats obtenus par les formations classiques anciennement dominantes, à savoir les Républicains et le Parti socialiste avec, respectivement, 8,4% et 6,6% confirment leur déconfiture définitive, après une succession de défaites électorales, les unes plus cuisantes que les autres.
Si pour la présidente du Rassemblement national, une nouvelle bipolarité est née entre son parti et celui du Président qui cristallise, selon elle, la rivalité entre nationalisme et mondialisme, les européistes pleurent déjà la mort de l’idéal européen et s’attendent au pire.
R. M.
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