La proposition de l’Organisation nationale des moudjahidine à Gaïd-Salah
Par R. Mahmoudi – Silencieuse depuis le début des événements, l’Organisation nationale des moudjahidine (ONM) veut s’impliquer dans le débat politique, en proposant une feuille de route qui se veut à la fois consensuelle et soucieuse de la stabilité des institutions. Une sorte de passerelle entre les revendications «radicales» des différents animateurs et acteurs politiques et les suggestions formulées par le chef d’état-major de l’ANP dans son dernier discours dans lequel, tout en réitérant son attachement au processus constitutionnel en cours, laisse une brèche pour une forme de dialogue politique qui reste néanmoins à définir.
Dans une déclaration rendue publique, l’ONM appelle à la préparation des conditions d’un dialogue national «sérieux et responsable», à travers l’organisation d’une conférence nationale regroupant des représentants du hirak, des partis politiques, des organisations nationales, des syndicats et des personnalités académiques et nationales.
Dans sa feuille de route, l’Organisation que préside Saïd Abadou suggère que la conférence nationale recommande ou élise une personnalité nationale ou un organe composé de plusieurs personnalités qui superviseraient la gestion d’une transition pour une période maximale d’une année.
Selon l’ONM, cette conférence nationale pourrait adopter rapidement une forme et une feuille de route qui permettraient aux institutions du pays de répondre aux demandes de la population et de poursuivre, dans le même temps, leur fonctionnement normal.
Pour les rédacteurs de la déclaration, la transition issue de l’article 102 de la Constitution, sans tenir compte de l’application des articles 7 et 8, «n’a pas été à la hauteur des attentes, du fait qu’elle ait été rejetée par l’ensemble de la communauté nationale et que l’organisation des élections exige des conditions juridiques, réglementaires, techniques et administratives» qui ne sont pas remplies.
Dans le même sillage, l’ONM préconise la rédaction d’une déclaration constitutionnelle appelée à réglementer les mécanismes garantissant la transparence et le passage en douceur d’une situation exceptionnelle à une situation normale, dans le seul but de remédier à l’impasse actuelle.
Selon la même feuille de route, l’instance en charge de la transition sera habilitée à mettre en place une commission indépendante d’organisation et de surveillance des élections, laquelle commission se penchera, à son tour, sur la révision du Code électoral.
R. M.
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