Discours intégral du chef d’état-major de l’ANP
«J’ai affirmé à maintes reprises et je le répète aujourd’hui, une fois encore, que l’unique voie pour résoudre la crise que vit notre pays est d’adopter la voie du dialogue sérieux, rationnel, constructif et clairvoyant, qui place l’Algérie au-dessus de toute considération. Car l’établissement du dialogue signifie la disponibilité de tous à s’entendre et s’écouter mutuellement, avec pondération, sérénité, engagement et une aspiration sincère vers la nécessité, voire l’impératif de trouver les solutions idoines sans délai.
En effet, le peuple algérien, dévoué à sa patrie et conscient de l’importance d’aboutir rapidement à des issues adéquates à cette crise, ne veut plus revivre les expériences douloureuses antérieures, dont il a subi les affres et souffert terriblement des répercussions, tout comme il n’oublie pas et ne veut pas oublier cette pénible période qu’il a vécue durant les années 1990.
Nous devons, en tant qu’Algériens, tirer l’enseignement des expériences et des événements tragiques passés, où la raison était absente et dont l’unique perdant était la patrie. Aussi, nous insistons sur la nécessité que toutes les parties fassent preuve de responsabilité à faire du dialogue la bouée de sauvetage de la patrie.
Ce dialogue auquel les personnalités et les élites nationales, fidèles à la nation et à son intérêt suprême sacré, doivent participer. Le dialogue sincère et objectif lors duquel il sera question de l’évaluation des circonstances que vit le pays et de concessions réciproques pour le bien du pays. C’est ainsi que l’on outrepasse les divergences entre les différents avis ou, du moins, on réduit les écarts entre les points de vue contradictoires et contrastés, sachant que rien ne s’élève au-dessus de l’intérêt de notre pays. Notre histoire regorge de leçons et d’enseignements, en ce sens que l’Algérie a traversé plein d’épreuves et de moments difficiles, mais son peuple authentique et conscient a su les surmonter grâce au sens de la responsabilité collective qui lui est connu.
Aujourd’hui, l’Algérie est dans l’attente de tout effort sincère et dévoué de la part de ses enfants, notamment les personnalités nationales, qui ont une capacité réelle à apporter la contribution judicieuse de façon à trouver les solutions escomptées. Et les solutions viendront, avec l’aide d’Allah, dans les plus proches délais, car notre confiance en notre peuple est grande et notre confiance en Allah l’est encore plus, afin d’assister l’Armée nationale populaire dans l’accompagnement des fils de notre patrie, lorsqu’ils présenteront leurs propositions constructives comme le requiert le noble devoir national. L’histoire retiendra tout effort ayant contribué à trouver une sortie saine à la crise en Algérie. Il n’échouera point celui qui consent des efforts, à condition qu’ils soient honnêtes et sincères.
A ce titre, et comme je l’avais souligné à maintes reprises, je réitère encore aujourd’hui que l’Armée nationale populaire restera immuablement fidèle à son engagement d’accompagner le peuple algérien, les institutions de l’Etat et l’appareil judiciaire. Je voudrais également souligner, comme énoncé lors de mes précédentes interventions, que nous n’avons aucune ambition politique et que notre aspiration majeure est de servir notre pays et notre Armée, conformément à nos missions constitutionnelles, et c’est là une position dont nous ne dévierons jamais.
Nous tenons ces propos en toute connaissance de cause, car nous considérons la réalité de la crise dans notre pays d’un point de vue réaliste et profond, en prenant en compte ses dessous et objectifs, ainsi que ses répercussions directes et indirectes sur la sécurité et l’avenir de l’Algérie. Nos analyses sont objectives et rationnelles, basées sur notre compréhension et perception de l’enchaînement, la corrélation et le déroulement des événements, ainsi que leurs finalités et principaux objectifs. En cela, nous faisons appel à une vision stratégique fondée sur l’information crédible sur ce qui se passe et la prédiction de ce qui pourrait se passer, ainsi que l’examen approfondi des tenants et aboutissants de cette crise multidimensionnelle.
Partant de ce principe, nous considérons que l’axe principal autour duquel il y a lieu de fédérer les efforts des bonnes volontés parmi les enfants de l’Algérie, est l’axe du dialogue franc qui fait des revendications populaires, aussi nombreuses que concrètes, acquises jusque-là, sa base fondamentale et sa rampe de lancement. Il y a lieu de faire du dialogue un projet civilisationnel qui tiendra lieu de culture répandue parmi les enfants de la même patrie. Il est certain que les contours de la feuille de route de ce dialogue se préciseront davantage à travers le sérieux et la rationalité des initiatives, et à travers la recherche sérieuse des solutions idoines à cette crise qui perdure, dans les plus brefs délais.
La priorité aujourd’hui, et je le redis instamment encore une fois, est que chacun de nous croie en l’importance d’aller vers un dialogue productif qui permet de faire sortir notre pays de cette phase, relativement complexe, qu’il traverse et assure ainsi la voie vers la tenue des prochaines élections dans les plus brefs délais possibles, loin, et je le dis, de périodes de transition aux conséquences incertaines, car l’Algérie ne peut supporter davantage de retard et de procrastination. La solution est entre les mains des Algériens fidèles à leur patrie et ce sont eux qui trouveront la solution à travers, je le répète, le dialogue qui mène à un consensus et un compromis sur l’impératif de l’organisation des élections présidentielles, le plus tôt possible. Il n’y a aucune raison de continuer à perdre du temps, car le temps est précieux et il n’y a pas moyen de le gâcher dans des discussions stériles loin du véritable dialogue sincère et constructif. Rien n’est impossible et l’Algérie attend une sortie légale et constitutionnelle qui la prémunira contre toute forme d’exacerbation de la situation».
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