Révélation du Guardian : la CIA sait où se trouve le chef de Daech et le protège
Par R. Mahmoudi – Le correspondant du quotidien britannique The Guardian, Martin Chulov, vient de révéler dans une enquête menée à Erbil, capitale du Kurdistan irakien, à travers une interview accordée à une des anciennes prisonnières de Daech, comment les services de renseignements américains et kurdes avaient été informés de l’endroit exact où se trouvait le chef de l’organisation, Aboubakr Al-Baghdadi, dans la ville de Mossoul en février 2016, mais les combattants américains qui survolaient la maison ne l’avaient pas pris pour cible sous prétexte de «ne pas faire de victimes civiles dans le quartier». Ce qui a permis à Al-Baghdadi de changer rapidement de maison et de disparaître.
Ces révélations viennent apporter une nouvelle preuve des accointances de ce chef terroriste avec les services secrets américains et démonter en même temps tous les discours fondés sur la lutte contre Daech. Des révélations qui surviennent à un moment où l’on parle à nouveau d’Al-Baghdadi que des sources sérieuses ont signalé au sud de la Libye.
L’ancienne captive de Daech, qui était à cette époque l’épouse du responsable de la propagande de cette organisation, le Tunisien Abu Seyyaf, a affirmé au journaliste britannique qu’elle avait bien montré aux Américains et aux Kurdes où était la maison dans laquelle se réfugiait l’homme le plus recherché du monde et qu’elle connaissait bien pour s’y être rendue plusieurs fois avec son mari.
Un responsable des renseignements kurdes a confirmé au journaliste les aveux de l’ex-prisonnière de Daech, en faisant ce témoignage : «Nos sources sur le terrain avaient commencé à repérer un mouvement suspect dans les faubourgs ouest de Mossoul, en se basant sur des informations fournies par Umm Seyyaf (l’épouse d’Abu Seyyaf).» Et de poursuivre : «Ils avaient l’habitude de mettre leurs gardes dehors seulement quand il y avait une personne importante là-bas. Plus tard, nous nous sommes concentrés sur la maison et nous étions très sûrs qu’Al-Baghdadi était là. Nous avons avisé les Américains et nous leur avons demandé de se déployer. Ils nous ont dit qu’ils avaient autre chose à faire. Puis, Al-Baghdadi a déménagé très rapidement et nous avons perdu sa trace. Plus tard, les Américains sont revenus et nous ont dit que nous avions raison.»
R. M.
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