Le correspondant de l’APS à Paris rappelé suite à sa «bourde» sur Le Drian
Par R. Mahmoudi – Nous apprenons de source sûre que le correspondant de l’agence officielle APS à Paris vient de recevoir sa fin de mission suite à la «faute» qu’il avait commise, il y a un mois, en envoyant une dépêche, publiée le 8 mai, prêtant au ministre français des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, des propos qu’il avait tenus un mois plus tôt au sujet de l’élection présidentielle. Le chef de la diplomatie française souhaitait alors le déroulement de la présidentielle algérienne «dans de bonnes conditions».
Cette décision prise à l’encontre du journaliste de l’APS prouve que la dépêche en question a failli provoquer un incident diplomatique entre Paris et Alger.
L’ambassade de France à Alger a vite démenti l’information, expliquant qu’«il s’agit en réalité d’une réponse datant du 6 mars 2019, lors d’une séance de questions au gouvernement à l’Assemblée nationale», et que cette déclaration «ne saurait donc être présentée comme la position française à la date du 9 mai 2019», affirmait la chancellerie française dans un communiqué.
Cela dit, la promptitude avec laquelle l’ambassade de France avait réagi à cette «fausse information» révélait un sentiment de gêne chez les Français par rapport à la démarche politique envisagée par les nouveaux décideurs en Algérie pour sortir de la situation d’impasse engendrée par la destitution d’Abdelaziz Bouteflika. Cette dépêche de l’agence algérienne avait le mérite d’avoir sorti le gouvernement français du silence dans lequel il s’était recroquevillé depuis la chute du président Abdelaziz Bouteflika.
D’ailleurs, Paris continue à ce jour à entretenir le flou et à susciter des interrogations sur sa position réelle, à telle enseigne que le Sénat français a dû bloquer, cette semaine, la publication du contenu de l’audition qui a eu lieu mercredi dernier avec l’ambassadeur de France en Algérie, Xavier Driencourt, sur le site officiel de la deuxième chambre du Parlement français. L’audition a eu lieu devant la Commission des affaires étrangères et de la défense et des forces armées, comme l’indique le site officiel du Sénat français qui ne mentionne pas, toutefois, ni l’objet ni le contenu de cette audition.
R. M.
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