BTPH : 3 200 entreprises fermées et 265 000 travailleurs au chômage
Par Mounir Serraï – Le secteur du bâtiment, des travaux publics et de l’hydraulique traverse une situation de crise inédite, de l’avis même de l’Association générale des entrepreneurs algériens (AGEA).
Dans un courrier daté du 10 juin, l’AGEA interpelle le Premier ministre, Noureddine Bedoui, sur cette situation qu’elle qualifie d’alarmante, chiffres à l’appui. En effet, l’AGEA fait état de la fermeture de 3 200 entreprises et d’une perte de 265 000 emplois depuis décembre 2018. Les causes directes de la fermeture de ces entreprises sont, comme l’explique cette Association dans sa lettre de doléances adressée au Premier ministre, «les énormes impayés des entreprises, l’absence de plans de charges en raison de la stagnation de la situation économique du pays, le harcèlement des entreprises par les différentes caisses malgré leurs impayés et le silence total de nos vis-à-vis publics quant à nos appels au dialogue».
Devant cet état des lieux qualifié de catastrophique, l’AGEA appelle ainsi le gouvernement à agir «en urgence» afin d’arrêter la saignée dans le secteur, caractérisée par des fermetures et des pertes importantes d’emplois.
L’AGEA demande dans ce sillage l’ouverture «urgemment» d’un dialogue avec les ministères concernés par le secteur, à savoir celui de l’Habitat, des Travaux publics, de l’Hydraulique, des Finances, du Travail et de la Sécurité sociale et de l’Intérieur. Cette Association estime ainsi que ce dialogue va se dérouler à travers des séances de travail interministérielles. En l’absence de mesures concrètes pour régler les problèmes et la crise qui frappent le secteur, l’AGEA affirme qu’elle appellera «toutes les entreprises du secteur du BTPH ainsi que les fabricants des matériaux de construction à geler leurs activités jusqu’à nouvel ordre, avec tout ce que cela induira comme conséquences sur le plan économique et social».
La lettre de l’AGEA adressée au Premier ministre renseigne ainsi sur le profond malaise économique que connaît le pays. Un malaise qui ira en s’aggravant si des mesures fortes et efficaces ne sont pas prises pour remédier à cette situation.
M. S.
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