Bensalah-Bedoui : les non-dits sur une rencontre à l’ordre du jour sensible
Par Kamel M. – Le communiqué de la présidence de l’Etat est laconique. «Le chef de l’Etat examine avec le Premier ministre l’organisation du dialogue politique et la relance du processus électoral», lit-on dans le massage transmis à l’agence officielle APS. Par ailleurs, on apprend que Noureddine Bedoui «a présenté un exposé détaillé sur la situation socioéconomique du pays, en procédant à une évaluation globale de la situation politique (…) et les conditions et mécanismes devant accompagner la relance du processus électoral».
Le chef de l’Etat et le chef de l’Exécutif n’en diront pas plus et laisseront les citoyens sur leur faim. Qu’ont décidé la Présidence, le Premier ministère et l’armée s’agissant du dialogue auquel l’institution appelle sans cesse, en vain ? L’échec de la première rencontre à laquelle Abdelkader Bensalah lui-même n’a pas pris part n’a-t-il pas été retenu par les décideurs actuels qui persévèrent dans leur volonté d’imposer une solution rejetée par les citoyens ?
Dans le communiqué sibyllin, il n’est pas précisé non plus les procédures qui ont été décidées pour organiser ce dialogue : une personnalité consensuelle a-t-elle été approchée pour le présider à l’approche de la date butoir du 4 juillet qui marque la fin de la légitimité constitutionnelle du chef de l’Etat intérimaire malade et effacé ? Quels sont ces mécanismes et ces procédures qui seront ou ont déjà été mis en place pour aller vers cette option en dépit de l’hostilité des millions de manifestants qui battent le pavé depuis près de vingt semaines et dont l’action s’est à nouveau renforcée après s’être quelque peu affaiblie durant le Ramadhan ?
Qu’entend la présidence de l’Etat par l’expression «accompagner la relance du processus électoral» ? Une nouvelle date a-t-elle été retenue pour l’organisation de l’élection présidentielle après l’annulation de celle du 4 juillet suite à la pression de la rue et à l’absence de candidats ? Bensalah, Gaïd-Salah et Bedoui, tous trois ayant fait partie de l’ancien régime, cherchent-ils à imposer une élection au risque de connaître le même revers et d’exacerber la colère des citoyens qui commencent à s’interroger sur l’absence de solutions réelles pour une prompte sortie de crise ?
Le communiqué de la Présidence provisoire signale, enfin, que Bensalah a reçu un «exposé détaillé sur la situation socioéconomique du pays». Qu’a donc dit Bedoui à Bensalah qui a assuré une inauguration furtive de la Foire internationale d’Alger au moment où les informations avérées qui parviennent sur les réticences des investisseurs nationaux et étrangers sont plus qu’alarmantes ?
Bedoui dira-t-il la vérité à l’opinion publique ou gardera-t-il le «secret» entre lui et Bensalah ?
K. M.
Comment (16)