Le ministre de la Défense burkinabé critique la France sur sa lutte contre le terrorisme au Sahel
Dans un entretien accordé au média sud-africain Mail & Guardian, diffusé le 4 juin dernier, le ministre burkinabè de la Défense, Moumina Sheriff Sy, a estimé que l’opération Barkhane initiée en août 2014 par la France, avec ses ressources technologiques et militaires d’environ 4 500 hommes, aurait dû venir à bout des groupes djihadistes qui évoluent dans la région du Sahel.
«Ils ont peut-être 4 000 hommes dans la région, ils ont toutes les ressources militaires et technologiques, je suis donc surpris qu’ils n’aient pas été en mesure d’éradiquer ces groupe de terroristes. Il nous semble que, s’ils le voulaient vraiment, ils auraient pu les battre. Ont-ils un autre agenda», s’est interrogé Sheriff Sy, dont les propos semblent témoigner d’une perte de confiance dans la France.
Par ailleurs, le ministre a exprimé des doutes sur les chances de réussite de la mission de lutte contre le terrorisme dévolue à la force conjointe du G5 Sahel. Officiellement lancée en juillet 2017, avec l’appui de la France, la force conjointe du G5 Sahel se compose de soldats issus de cinq pays que sont le Tchad, le Mali, le Niger, la Mauritanie, et le Burkina Faso. L’opérationnalisation de cette force censée rassembler, en pleine capacité 5( 000 hommes) est loin d’être effective. Cela en raison notamment du financement et du matériel attendu des partenaires internationaux qui tarde à arriver.
De plus, la force a enregistré un sérieux revers lors de l’attaque, le 29 juin 2018. Une attaque de son quartier général à Sévaré, dans le centre du Mali, qui avait occasionné trois morts et d’importants dégâts matériels.
R. I.
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