Révélations de la sœur d’un terroriste sur le laxisme voulu de la France
Par R. Mahmoudi. – La famille du terroriste franco-tunisien Brahim Nejara, condamné à mort par la justice irakienne pour appartenance à Daech, comme dix autres ressortissants français, vient de révéler que les autorités françaises l’avaient laissé partir «sciemment» au front syrien, en 2012, au moment où elle (la famille) essayait de l’en dissuader.
Dans une enquête publiée par l’hebdomadaire Le Point dans sa dernière édition, la sœur cadette du terroriste affirme avoir tout fait pour l’empêcher de quitter la France. «Dès les premières rumeurs de sa volonté de partir en Syrie en 2012, raconte-t-elle, on a tout fait pour l’en dissuader. Son frère aîné l’a rossé et l’a même dénoncé à la police. Personne ne nous a aidés. L’Etat l’a laissé partir sciemment», dénonce-t-elle.
Intervenant dans le cadre de la même enquête, une autre sœur de Brahim Nejara confirme cette attitude suspecte des autorités françaises sur les départs des djihadistes. «Bien sûr, dit-elle, personne ne l’a forcé à quitter Meyzieu, il était volontaire. Mais sa photo avec le portable à l’oreille qui circule partout a été prise ici par des policiers français, il était donc filoché. Pourquoi ne pas l’avoir empêché de franchir les frontières ?», s’interroge-t-elle, dubitative.
Essayant d’atténuer la portée politique de ses graves révélations, l’auteur de l’enquête rappelle qu’en 2013 le gouvernement Ayrault «n’avait pas encore pris la mesure de la volonté d’une partie de la jeunesse de rejoindre les rangs de la rébellion islamiste anti-Assad», tout en reconnaissant que «certains observateurs assurent même que le ministère des Affaires étrangères dirigé par Laurent Fabius ne voyait pas forcément d’un mauvais œil l’aide étrangère pour faire tomber le régime syrien».
Pour rappel, Laurent Fabius, avait affirmé devant les journalistes, en parlant des éléments d’une faction d’Al-Qaïda en Syrie, le Front Al-Nosrah : «Ils font du bon boulot !».
R. M.
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