Menaces salafistes : les imams demandent la protection de l’armée
Par R. Mahmoudi – Loin des exhibitions de rue, les salafistes, profitant de l’inaction du gouvernement, repartent à l’assaut des mosquées pour y asseoir leur pouvoir. Ainsi, après une courte trêve qui n’aura duré que quelques mois, les imams font l’objet d’une nouvelle attaque orchestrée par des groupes de fidèles se revendiquant comme salafistes et crient au secours.
La tension est montée d’un cran vendredi lorsque le secrétaire général de la Coordination nationale des imams, Djeloul Hadjimi, a été empêché par un groupe de fidèles d’entrer dans la mosquée où il a l’habitude de présider la prière. Dans une déclaration adressée à la presse, Hadjimi pointe du doigt les salafistes qu’il désigne par «une minorité ayant ses propres référents doctrinaires et idéologiques».
Tirant la sonnette d’alarme, ce porte-parole des imams affirme que «tout le monde est responsable de cette dérive dangereuse», en rappelant toutes les mises en garde déjà adressées à la tutelle au sujet de la multiplication des actes d’agression ciblant les fonctionnaires des Affaires religieuses et des Wakfs.
Dans le même sillage, Djeloul Hadjimi prévient contre «une mauvaise exploitation du hirak et ses effets pervers», allusion à la montée des extrémistes.
Par ailleurs, le secrétaire général de la Coordination nationale des imams appelle tous ses collègues à se mobiliser pour faire face à cette campagne d’hostilité qui les vise, tout en demandant au commandement de l’ANP de venir à leur secours et d’«actionner la justice contre l’agresseur».
Enfin, le signataire de la déclaration estime que «se taire face à une telle conduite est une dérive intolérable et une voie ouverte à la fitna (…) qui plongera le pays dans une spirale fatale et dont les conséquences ne peuvent être que néfastes», conclut-il.
R. M.
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