Odieuse exploitation par le Makhzen de l’anniversaire de l’assassinat de Boudiaf
Par Karim B. – Le Makhzen mène une campagne enragée pour accréditer la thèse de l’assassinat de l’ancien président Mohamed Boudiaf par l’armée. Que cache cet acharnement ?
Les médias inféodés à la monarchie prédatrice de Rabat multiplient les articles abondant dans le sens des élucubrations du fils du défunt Président qui ressasse le même discours complotiste à chaque anniversaire de la mort d’un des pères de la Révolution de Novembre, sous les balles assassines d’un membre de la garde rapprochée, le 29 juin 1992 à Annaba.
Les médias de Mohammed VI s’accrochent aux «révélations» d’un avocat algérien dont le livre «auto-édité» est largement relayé à coup d’articles encensant l’auteur de ce que les Marocains qualifient d’ouvrage comportant des «indices chocs». Les journaux marocains rappellent néanmoins que l’auteur du livre en question en a déjà édité un autre sous le titre évocateur de L’arrêt du processus électoral : un détonateur pour une violence programmée ? révélant par-là même l’obédience politique de celui qui partage avec ses relais du Makhzen le soutien aux extrémistes religieux du FIS grâce auxquels l’ancien roi Hassan II voulait faire de l’Algérie un «laboratoire».
C’est en avocat du FIS que le Makhzen dédouane le bras armé de cette mouvance extrémiste, soutenant, sans sourciller, que «la piste terroriste doit être écartée», tout en prenant la défense du parti du binôme Abassi-Benhadj «victime du putsch électoral perpétré à l’issue des législatives de 1991, au profit du Haut Comité d’Etat créé par les généraux». «La piste islamiste de l’assassinat de Boudiaf est irrecevable», surenchérit la presse marocaine qui décrit le livre de l’avocat algérien comme «un travail d’investigation patient» qui «démontre que des journalistes étaient bel et bien au courant de la prochaine exécution de Boudiaf».
Elucubrations d’une presse aux ordres qui se charge de détourner les regards des Marocains vers l’Algérie, pendant que le Premier ministre de Mohammed VI reçoit une gifle retentissante au Panama où le président sahraoui a reçu tous les égards dus à un chef d’Etat, pendant que Saâdeddine El-Othmani pose pour une photo-souvenir, le visage crispé, bien loin du président panaméen nouvellement élu.
K. B.
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