Sofiane Djilali : «Les tenants du pouvoir doivent organiser la passation de pouvoir au peuple»
Par Mounir Serrai – Sofiane Djilali, président de Jil Jadid, affirme que si le régime politique qui a sévi durant vingt ans au moins est en plein effondrement, des figures symboliques de cette époque sont encore aux commandes du pays. «Comment opérer alors le changement en accord avec l’esprit du mouvement populaire tout en garantissant la stabilité de l’Etat algérien ?» s’interroge Djilali lors de son intervention à la conférence du dialogue nationale, organisée aujourd’hui à Alger en l’absence de partis de l’alternative démocratique.
«Il est une évidence pour tous que cette révolution pacifique doit aboutir à travers un dialogue sérieux et fertile entre le pouvoir et la société politique», souligne Djilali selon lequel il est nécessaire d’avancer des gages de bonne volonté, de s’entendre sur une feuille de route et d’aller résolument vers la mise en forme des garanties négociées.
«Si le pouvoir actuel est sincère dans sa volonté d’aider au changement exigé par le peuple, tel qu’il le proclame, il doit remettre en liberté tous les détenus d’opinion. Il n’est pas possible de dialoguer alors que des jeunes et des moudjahidine sont en prison pour avoir participé à une manifestation, avoir arboré l’emblème amazigh ou même avoir critiqué les dirigeants du pays», précise le président de Jil Jadid pour lequel «un tel pas est un préalable qui favorisera, à n’en pas douter, la mise en forme du dialogue».
Sofiane Djilali reste convaincu que «dans tous les cas de figure, il n’y a aujourd’hui, pour les tenants du régime, plus qu’une seule issue : organiser la passation de pouvoir au peuple». Ainsi donc, «toute autre manœuvre aboutira à une situation inextricable».
«Le régime doit négocier son départ et non pas son maintien», soutient encore Djilali.
Pour Jil Jadid, «le processus du changement doit commencer avec la désignation d’une commission formée d’hommes et de femmes intègres, potentiellement acceptée par tous, et qui serait mandatée pour nouer des contacts avec tous les partenaires politiques. Cette phase de discussion permettrait de s’entendre sur un ordre du jour».
M. S.
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