Le pouvoir enlève la présidence de l’APN au FLN et l’offre aux islamistes
Par Karim B. – La cooptation d’un transfuge du MSP, député représentant trois partis islamistes, à la tête de la chambre basse du Parlement cache-t-elle un deal entre les tenants du pouvoir actuels et les islamistes ?
Avec cette désignation, le FLN perd le poste de troisième homme de l’Etat après avoir présidé aux destinées de l’APN depuis l’avènement de Bouteflika. Est-ce le début de la fin pour ce parti dont un grand nombre de citoyens réclament la restitution du sigle au peuple après que ceux qui l’ont accaparé s’en sont servi pour leurs intérêts personnels, comme l’a affirmé le secrétaire général de l’Organisation nationale des moudjahidine ?
Le FLN et le RND ont constitué le socle du régime Bouteflika. Dès lors, les décideurs du moment semblent vouloir gagner du temps en donnant l’illusion d’un nouveau changement tel que réclamé par les millions de manifestants qui ne baissent pas les bras depuis plus de quatre mois et qui persistent à exiger le départ de tous les symboles civils et militaires de l’ancien système.
Mais il est peu probable que ce changement de fusibles aboutisse aux résultats escomptés par ceux qui cherchent à reconstituer le système honni par les Algériens, par des replâtrages et des ravalements de façade qui cachent mal la persistance du pouvoir à refuser de lâcher les commandes pour permettre qu’un dialogue sérieux s’enclenche et débouche sur des élections présidentielles propres et honnêtes qui enterreront définitivement l’ère Bouteflika.
Quel rôle a-t-il été assigné au nouveau président de l’Assemblée populaire nationale ? Quelle feuille de route a-t-il été chargé de mettre en œuvre ? Si le Conseil constitutionnel a été actionné pour accorder une couverture légale au pouvoir en levant la barrière de la date limite de la présidence de Bensalah, chef d’Etat par intérim illégitime depuis ce mardi à minuit, maintenu sine die grâce à une fatwa, le Parlement pourrait être appelé à la rescousse pour une mission similaire dont on ne connaît pas la teneur pour le moment.
Une chose est sûre : les jeux de coulisses, marque de fabrique du régime Bouteflika, sont plus que jamais d’actualité.
K. B.
Comment (63)