Le soutien apporté par la France à la milice de Khalifa Haftar dévoilé
Par Saïd N. – La découverte de quatre missiles antichars de type «Javelin» appartenant à la France dans une ville reprise à la milice armée du «maréchal» Haftar, qui avait lancé, en avril dernier, une offensive contre la capitale libyenne, achève de dévoiler le vrai jeu de Paris dans la crise libyenne, au moment où l’Elysée fait mine d’appeler au dialogue entre les belligérants et à faire respecter le droit international, et notamment les résolutions onusiennes préconisant la poursuite des pourparlers pour trouver une solution politique et pacifique au conflit.
Il s’agit, pour la France, d’une double culpabilité : celle de chercher à entretenir la guerre en Libye et celle d’avoir enfreint l’embargo imposé par la communauté internationale, depuis 2011, sur la vente d’armes aux Libyens. L’annonce révélée par le très sérieux New York Times a fait l’effet d’une bombe. Paris reconnaît l’origine des armes mais dément tout transfert à des «forces locales». «Ces armes étaient destinées à l’autoprotection d’un détachement français déployé à des fins de renseignement en matière de contre-terrorisme», affirme le ministère des Armées, qui confirme ainsi officiellement la présence de forces françaises sur le territoire libyen. Selon le quotidien américain, la découverte de ces armes avait été révélée par le Gouvernement d’union nationale dès le 29 juin mais leur origine était restée incertaine, jusqu’à ce que le département d’Etat identifie les numéros de série.
Le New York Times relève, par ailleurs, que la ville libyenne de Garian, où ont été retrouvées les armes, était le quartier général de la dernière campagne militaire du maréchal autoproclamé Khalifa Haftar pour la conquête de la capitale, tenue par le Gouvernement d’union nationale.
L’engagement de la France en faveur d’une faction est confirmé aussi par la concentration des forces spéciales françaises déployées en Libye dans l’est du pays.
S. N.
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