Les «souhaits» du Premier ministre marocain pour l’Algérie et son peuple
Par Karim B. – Le Premier ministre marocain a affirmé qu’il ne désespérait pas de voir l’Union maghrébine se réaliser. «L’espoir que je nourris depuis de longues années est toujours présent dans mon cœur», a-t-il souligné dans un entretien accordé à la version arabe de la chaîne d’information française France 24.
Interrogé sur les événements qui ont cours en Algérie, Saâdeddine El-Othmani ne s’est pas départi de son langage diplomatique, préférant ne pas commenter le mouvement de contestation et se contentant de souhaiter au «peuple algérien et nos frères en Algérie un avenir prospère» car, a-t-il argué, «la construction de l’Union maghrébine ne peut se faire qu’avec la participation de tous les Etats du Maghreb qui doivent se rapprocher les uns des autres».
«Nous insistons sur la nécessité de bâtir des relations fondées sur le dialogue, l’association et la coopération. Notre espoir est grand que l’Union maghrébine finira par se concrétiser et réussir», a ajouté le Premier ministre marocain qui n’a pas nié que le hirak algérien – dont le nom a été inspiré par les contestations du Rif –, sans le citer nommément, pouvait provoquer un effet d’entraînement et, ainsi, atteindre le Maroc voisin. El-Othamani a parlé d’«instabilité régionale» de manière générale pour éviter tout commentaire qui fâcherait d’un côté de la frontière comme de l’autre.
En mai dernier, les médias marocains s’étaient déchaînés contre le Premier ministre issu du parti islamiste du PJD, pour avoir affirmé qu’«avec la nouvelle équipe dirigeante de l’Algérie voisine, nous espérons au moins trouver avec elle des solutions et qu’elle n’adoptera pas la même attitude hostile à l’égard du Maroc», avant d’ajouter que «les relations avec le pays voisin ne seront pas pires qu’avant le renversement du régime d’Abdelaziz Bouteflika» et que «les anciens dirigeants de l’Algérie étaient très hostiles à l’égard du Maroc».
Le Makhzen avait paru extrêmement gêné par cet appel du pied d’El-Othmani qui avait été interprété comme une «supplique» à l’endroit du voisin de l’Est. «Le chef du gouvernement n’a fait aucune déclaration officielle sur l’Algérie voisine et n’a exprimé aucune position du gouvernement marocain», avait réagi le porte-parole du gouvernement marocain. «Le chef du gouvernement n’a lancé aucun appel mais a formulé un souhait pour l’ouverture des frontières entre les deux pays, et ce dans une discussion en privé», avait indiqué, pour sa part, un ministre marocain, dans ce qui s’apparentait à une mise au point officielle de Rabat.
K. B.
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