Abderrazak Mokri revient sur le «complot» de Toufik et Saïd contre lui
Par Houari A. – Le chef du MSP, Abderrazak Mokri, semble n’avoir pas tout révélé de ses relations troubles avec les décideurs du régime de Bouteflika. Lors d’une intervention, samedi, devant les militants à Alger, il a déclaré que Saïd Bouteflika et l’ancien chef des services de renseignements, le général Mohamed Mediene, dit Toufik, l’avaient «pris pour cible» et qu’ils ne voulaient pas de lui à la tête du MSP.
Revenant sur l’épisode tumultueux ayant précédé la chute de l’ancien régime, Mokri explique : «La lutte des clans s’était intensifiée après la maladie du Président. Nous avions compris ce qui s’est passé et avions avisé l’opinion publique. Nous n’avions pas cessé de dénoncer et d’informer», relève-t-il. Et d’ajouter : «Nous avions essayé de substituer au plan qui était en cours de préparation un plan salutaire qui s’est traduit par l’initiative du consensus national.»
Dans le même sillage, le chef de file des islamistes a évoqué les rencontres qu’il a eues avec l’entourage du Président environnant et, notamment, avec son frère conseiller. «Lors de nos entretiens, nous avions réalisé que le bras de fer serait long et qu’aucun des clans ne serait en mesure de trancher le conflit en sa faveur», affirme-t-il. Et d’enchaîner : «Nous savions que le maillon faible était la Présidence.»
L’intervenant résume qu’il y avait à cette époque trois options sur la table : le cinquième mandat, la prolongation du mandat de Bouteflika et, enfin, l’option d’un nouveau Président tout en préservant les intérêts du clan Bouteflika.
Mokri affirme qu’il s’était opposé à l’option du cinquième mandat, en insistant sur le fait que son opposition au projet du cinquième mandat et aux autres options alternatives mises en perspective, selon lui, par l’«ancien Etat profond» lui a valu d’être visé par des tentatives de renversement. Sur cette question, il révèle, sans citer aucun nom, qu’un «pion» du général Toufik a contacté quatre cadres du MSP pour essayer de les «travailler» dans le but de le destituer de son poste de président du parti.
Mokri affirme aussi avoir été la cible de Saïd Bouteflika qui a, selon lui, comploté avec, notamment, Sellal et Ouyahia pour l’évincer.
H. A.
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