Mokrane Aït Larbi refuse d’intégrer le panel du dialogue national
Par Mounir Serraï − L’avocat et défenseur des droits de l’Homme, Mokrane Aït Larbi, rejette l’invitation qui lui a été adressée pour intégrer le panel de médiation pour l’organisation d’un dialogue national sur la tenue de la présidentielle. Dans un texte publié sur sa page Facebook, Me Aït Larbi assure qu’il ne participera à «aucun dialogue rejeté par la révolution pacifique». «Mon nom a été cité parmi une liste de personnes invitées par la commission nationale de médiation et de dialogue à répondre à « l’appel de la patrie ». Nous devons faire la part des choses entre l’appel du pouvoir et l’appel de la patrie», lance-t-il.
Mokrane Aït Larbi précise que «le dialogue est un moyen de rapprocher des opinions dans le but de régler des crises». Mais celui proposé par le pouvoir a un seul objectif : préparer la présidentielle. Or, estime-t-il, le mouvement pacifique réclame plus que cela : une transition pour changer radicalement le système. «Aucun dialogue, quels que soient ses objectifs et sa composante, ne peut aboutir avant la prise par le pouvoir de mesures d’apaisement tangibles et des garanties suffisantes de respect des droits et des libertés», soutient-il.
Ces mesures d’apaisement consistent en la libération inconditionnelle de tous les prisonniers d’opinion, la cessation du bâillonnement des libertés publiques individuelles et collectives, l’arrêt de la violation des droits de l’Homme prévus dans le Pacte international ratifié par l’Algérie et inséré dans son droit positif, l’interdiction de l’usage de la violence par les organes de sécurité contre les manifestants pacifiques et la prise de mesures disciplinaires et pénales contre les agents et leurs officiers qui recourent à la violence sans motif légal, le respect de la libre-circulation et la levée du quadrillage injustifié de la ville d’Alger tous les mardis et vendredis, l’exclusion de tous les symboles de la corruption issus du système, la levée de l’interdiction de l’emblème berbère, l’ouverture des médias au débat libre et contradictoire et la prise de mesures claires et rigoureuses en vue de mettre les chaînes de télévision privées au service de l’information, sans discrimination de temps d’antenne entre les partisans du pouvoir et ses opposants.
Maître Aït Larbi conclut en affirmant qu’il ne pouvait aucunement «envisager un dialogue dont les règles sont dictées par le pouvoir».
M. S.
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