Une folle rumeur s’est propagée en Tunisie : Essebsi a-t-il été empoisonné ?
Par Karim B. – La rumeur – ou l’information – s’est propagée comme une traînée de poudre au lendemain de l’enterrement du président tunisien. Les commentateurs sur les réseaux sociaux s’interrogent, en effet, si Béji Caïd Essebsi n’aurait pas été empoisonné.
Des médecins sont intervenus dans le débat pour évoquer une probable septicémie, d’autres parlent d’intoxication médicamenteuse, tout en s’interrogeant sur la maladie dont souffrait le défunt Président. Des internautes pensent, quant à eux, que la confusion viendrait du mot «intoxication» dont la traduction en arabe a la même signification qu’empoisonnement (tassamoum).
Le président Essebsi avait été transféré d’urgence à l’hôpital militaire de Tunis une première fois suite à un malaise. Les autorités tunisiennes avaient tenu à communiquer sur l’état de santé du chef de l’Etat nonagénaire, en assurant qu’elles n’avaient rien à cacher à l’opinion publique tunisienne et en voulant pour preuve le fait qu’Essebsi ait été dirigé vers un établissement hospitalier tunisien et n’ait pas été envoyé dans un pays étranger.
C’est que la maladie puis le décès du président tunisien interviennent dans un contexte politique sensible. Premier Président élu démocratiquement, l’ancien ministre de Bourguiba était sur le point de se retirer de la vie politique après les élections législatives et présidentielle prévues avant la fin de l’année en cours. Une échéance électorale qui revêt une importance capitale dans un pays qui se remet difficilement d’une série d’attentats terroristes dont le but est d’entraver le processus démocratique.
Les Tunisiens qui suspectent un empoisonnement de Béji Caïd Essebsi n’accusent cependant pas une partie précise d’en être le commanditaire. Mais le défunt Président avait des ennemis déclarés parmi les extrémistes religieux qui ne lui pardonnent pas ses réformes sociales courageuses, parfois perçues comme une atteinte aux préceptes de l’islam.
Des intégristes algériens proches du FIS l’avaient, d’ailleurs, déclaré apostat et avaient appelé les Tunisiens à ne pas l’enterrer dans un cimetière musulman.
K. B.
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