L’après-panel a commencé : vers la démission de Karim Younès ce jeudi ?
Par Houari A. – Après avoir tenté de temporiser encore quelques jours pour décider de la suite à donner à l’instance de dialogue et de médiation qu’il conduit, Karim Younès semble pressé d’annoncer sa démission et celle aussi de tout le panel. Il le fera, selon toute vraisemblance, ce jeudi, à l’occasion d’une nouvelle réunion des six membres de l’instance.
Ainsi, cette instance de dialogue n’aura pas survécu au coup de grâce que lui a été asséné par le chef d’état-major de l’ANP qui, dans son discours de mardi dernier, avait ouvertement désavoué l’objet même de la mission qui avait été confiée au panel par le chef d’Etat, Abdelkader Bensalah. Après cette déclaration de Gaïd-Salah, l’ex-président de l’APN sait qu’il n’a plus aucune chance d’avancer, ni même de préserver la cohésion du panel, puisqu’un des membres de l’instance a déjà annoncé son retrait au lendemain du discours du général Ahmed Gaïd-Salah.
Il reste maintenant à savoir comment sera envisagé l’avenir immédiat, après la dissolution attendue de l’instance de dialogue drivée par Karim Younès. Selon nombre d’observateurs, il y a crainte, aujourd’hui, que le pouvoir en place, représenté officiellement par le chef d’Etat intérimaire, ne réédite plus l’initiative, maintenant qu’il sait – ne le savait-il pas auparavant ? – que le pouvoir de fait, incarné par le commandement de l’institution militaire, est foncièrement contre l’idée même du dialogue qu’il assimile à des «diktats». Bensalah ne souhaiterait certainement pas qu’il se fasse rabroué une autre fois par le général Gaïd-Salah qui ne rate pas une occasion de rappeler qui est le vrai timonier.
Ce veto qu’oppose Gaïd-Salah à tout dialogue risque alors d’aggraver la crise politique et d’accentuer les tensions dans les prochains jours et semaines, à l’heure où l’Algérie, préviennent des observateurs avertis, s’approchent d’un point de non-retour.
H. A.
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