Articles 7 et 8
Par Kamel M. – Dans la Constitution héritée de Bouteflika, triturée à volonté, cousue et recousue de fil blanc, augmentée et escamotée au gré des conjonctures, seuls deux alinéas demeurent valables. Le peuple, qui manifeste pour que disparaissent à jamais de leur vue les symboles de mauvais augure qui perpétuent le régime honni des deux clans, ne reconnaît que les articles 7 et 8 de la Loi fondamentale qu’aucune main ne peut abolir.
Ce sont ces deux articles qui dérangent ceux qui, aujourd’hui, salivent sur le fauteuil d’El-Mouradia occupé par un chef d’Etat intérimaire fantomatique, dépossédé de toutes ses prérogatives et qui s’est lui-même mis sous la férule d’un vice-ministre dont il applique les ordres.
Si, au début, les millions de manifestants, dont la détermination va en grandissant – contrairement à ce qu’espérait le pouvoir en tentant l’arme de la division qui a fait pschitt, en mettant les chaînes de télévision privées à sa botte, en instrumentant la justice et en régentant les corps de «sécurité».
Les citoyens ont compris le complot, et leur revendication est désormais concentrée sur l’exigence de l’instauration d’un Etat civil et non militaire. Ce slogan est à lui seul significatif de la prise de conscience prompte du Mouvement de contestation populaire qui a compris que l’application de l’article 102 «ordonnée» par Gaïd-Salah ne répondait pas à la volonté du peuple mais participait d’une ruse qui visait à sauver les intérêts d’un clan au détriment de l’autre au sein du même système.
La solution à la crise politique qui s’enlise réside dans l’application immédiate des articles 7 et 8 de la Constitution. Or, c’est à ces deux articles que les tenants du pouvoir actuel refusent de s’astreindre tout en fondant toutes leurs actions illégitimes sur cette même Constitution dont ils auraient souhaité qu’elle en fût expurgée lors du dernier «lifting» approuvé par les deux chambres du Parlement, elles aussi toujours là…
K. M.
Comment (9)