Marée humaine à travers le pays pour exiger le départ des symboles du système
Par Mounir Serraï – Les Algériens sont sortis massivement manifester pour le 26e vendredi consécutif contre le maintien du régime en place représentant le pouvoir ayant régné sur le pays ces 20 dernières années.
Avec la même détermination et le même sens d’engagement, les Algériens, qui maintiennent le seuil élevé de leurs revendications, rejettent les tentatives de recyclage du système en opérant quelques changements de façade.
Les manifestants aussi bien à Alger que dans les autres wilayas du pays exigent avant tout le départ des symboles du régime de Bouteflika encore en poste.
Comme durant les vendredis passés, les Algériens scandent des slogans hostiles au chef d’état-major de l’ANP qu’ils considèrent comme un facteur de blocage du règlement de la crise qui secoue le pays depuis plus de cinq mois.
«Dawla madania machi âskariya» (Etat civil et non militaire), «lâ hiwar maâ el-îsabat» (pas de dialogue avec les clans), «djazaÏr hora dimocratia» (Algérie libre et démocratique), «libérez les détenus d’opinion !» sont autant de slogans scandés à par les manifestants qui bravent la chaleur et sacrifient des journées de vacances pour maintenir le mouvement de protestation intact. Les manifestants dénoncent également les tentatives du pouvoir d’organiser un dialogue sans avoir déjà satisfait les exigences du mouvement populaire.
Le nombre de manifestants a considérablement augmenté ce vendredi, bien que la saison estivale ne soit pas encore terminée. Ce qui augure d’une rentrée sociale explosive, si le pouvoir persiste à vouloir imposer sa feuille de route rejetée en bloc par les citoyens.
Le départ des derniers symboles militaires et civils du régime Bouteflika devient une nécessité impérieuse. L’Algérie a déjà perdu six mois et la persistance de la crise politique risque de faire basculer le pays dans un grave marasme économique dont l’issue ne peut être qu’une exacerbation de la colère des millions de citoyens qui battent le pavé depuis le 22 février sans que leurs revendications aient trouvé un écho favorable.
Les tentatives de casser le hirak ont toutes échoué. Septembre est à nos portes et tout indique qu’au mouvement populaire s’ajoutera une contestation sociale généralisée.
M. S.
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