Face au cumul des problèmes : Bedoui expédie les affaires par des ukases
Par Saïd N. – Absent de la scène depuis des semaines, le Premier ministre, Noureddine Bedoui, a fait son come-back à la réunion du Conseil des ministres, qui s’est tenue hier mercredi, en annonçant une série de mesures urgentes dans certains secteurs aussi vitaux et sensibles que la distribution de l’eau potable et des logements sociaux qui, dans plusieurs régions du pays, alimentent la colère des citoyens et provoquent parfois des émeutes.
Ainsi, face aux pénuries d’eau, le Premier ministre n’a d’autre solution à préconiser dans l’urgence que de menacer de limogeage «immédiatement» tout responsable, «à quelque niveau que ce soit» qui se serait rendu coupable de la moindre défaillance dans le domaine de l’approvisionnement en eau potable. Il faut dire que Bedoui ne déroge pas à la règle : limoger au quart de tour, censé séduire la population, est devenu l’unique mode de gouvernance depuis quelques mois.
Même ton martial affiché par le Premier ministre concernant le problème du logement. Il a donné des «instructions fermes» au ministre de l’Habitat ainsi qu’aux walis pour accélérer les opérations de distribution des logements, toutes formules confondues, (sociaux, locatifs ou promotionnels, AADL 1, AADL 2…). Là aussi, les autorités devraient exercer des pressions sur les différents promoteurs et responsables locaux pour les mettre en demeure de finaliser les projets en cours dans les délais, tout en les tenant responsables d’éventuels troubles.
Effrayé par le spectre d’une explosion sociale à la rentrée sociale, le gouvernement, mal préparé puisqu’il a normalement été désigné pour expédier les affaires courantes, semble incapable d’y faire face dans un contexte quais insurrectionnel qui entrave sérieusement tout déploiement des ministres dans les différentes wilayas du pays. Le dernier à avoir essuyé les foudres de la foule en colère est le ministre de l’Intérieur et des Collectivités locales, Salah-Eddine Dahmoune, en visite à Djanet, où il a été, comme d’autres collègues à lui, chassé par les citoyens sous le cri traditionnel du mouvement de protestation : «Dégage !»
S. N.
Comment (8)