Vague de répression après le discours de Gaïd-Salah : la dictature s’installe
Par Houari A. – En une journée, les forces de l’opposition ont eu à subir les foudres des autorités. Après l’association RAJ qui s’est vu notifier, mardi, une décision du wali de Béjaïa lui interdisant d’organiser son université d’été, prévue à partir de ce mercredi dans la ville balnéaire de Tichy, sans fournir la moindre justification, c’est au tour des partis et associations regroupés autour des Forces de l’alternative démocratique d’avoir une fin de non-recevoir à leur demande d’organiser une convention nationale programmée initialement pour le 31 août, avancée pour le 28 pour indisponibilité de la salle.
Dans un communiqué rendu public, les Forces de l’alliance démocratique fait remarquer que ces interdictions répétées d’activités des partis politiques et d’associations de la société civile qui militent pour une transition démocratique «coïncident avec le discours virulent des tenants du pouvoir qui ne tolèrent aucune voix discordante», allusion à de nouvelles adresses prononcées lundi et mardi par le chef d’état-major de l’ANP, où il s’est violemment attaqué aux partisans d’un processus politique, en les accusant de servir les intérêts de «la bande» et ceux de «leurs maîtres».
En effet, le chef du commandement de l’armée avait même menacé de sévir contre ceux qui s’opposeraient au bon déroulement du processus actuel, en disant détenir «des informations confirmées» sur ce qu’il qualifie de «plans hostiles» à l’Algérie et à sa place dans le concert des nations qu’il a promis de dévoiler «au moment opportun».
Nombre d’observateurs politiques n’ont pas manqué d’exprimer leurs craintes d’un durcissement encore plus grand dans les prochains jours contre une certaine frange de l’opposition qui continue à défendre une option diamétralement opposée à celle que propose le pouvoir. D’ailleurs, de folles rumeurs ont couru, dans la journée de mardi, relayées par certains usagers des réseaux sociaux, sur une prochaine convocation de Karim Tabou, ex-premier secrétaire du FFS et figure emblématique du mouvement populaire, par le tribunal militaire de Blida pour être entendu sur des déclarations qu’il avait faites le 8 dernier à Kherrata et dans lesquelles il aurait comparé l’armée algérienne à «un nouvel envahisseur».
H. A.
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