Libérer l’ENTV
Par Houari A. – L’ENTV est financée par le contribuable et ses employés sont payés par le Trésor public. C’est donc un bien commun à tous les Algériens qui en sont les actionnaires et les patrons.
Ce mardi, pendant que des centaines de milliers d’Algériens, étudiants et citoyens, manifestaient à travers tout le pays pour crier encore et encore leur rejet du système, cette télévision, leur propriété donc, ignorait superbement leur mouvement légitime et diffusait en boucle l’énième laïus du chef d’état-major fait de menaces et de sermons.
Cette télévision, patrimoine du peuple, se met au service du seul pouvoir illégitime. Ses journalistes sont séquestrés par les occupants des hautes fonctions autoritaires usurpées au lendemain de la fin de la période de transition de trois mois qui devait aboutir à l’élection présidentielle, mais le peuple ayant compris la manigance a fait échouer le complot.
Cette télévision archaïque et médiocre est coupable de refléter une fausse image, périmée, de la société algérienne dont la vraie nature est visible tous les mardis et vendredis dans la rue. Des citoyens jeunes et moins jeunes, avisés, épanouis, modernes, intelligents, libres, dignes représentants de cette Algérie qui avance, affranchie de ses institutions d’arrière-garde qui subordonnent le pays à leur mentalité rétrograde et à leurs tares ataviques.
L’Algérie, la vraie, est celle que la télévision publique a peur de retransmettre car elle renvoie à ses accapareurs la lumière éblouissante d’une société qui avance à grands pas et dont ils peinent à suivre la cadence vive et assurée, coincés qu’ils sont dans leurs mœurs sclérosées, fermées à toute évolution et à toute maturation.
Cette télévision-là doit revenir au peuple qui en est le seul maître. C’est à lui seul qu’elle doit soumission et obéissance car lui seul est habilité à en fixer la ligne de conduite. C’est aussi cela l’esprit de l’article 7 de la Constitution piétinée.
H. A.
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