Le calvaire des passagers d’Aigle Azur à l’aéroport de Paris
Les passagers d’Aigle Azur Paris-Alger, vol de 16h20 ce lundi, ne savaient plus à quel saint se vouer. Les responsables de la compagnie étaient aux abonnés absents et personne ne pouvait renseigner les voyageurs sur les raisons du retard. Le tableau affichait «embarquement suspendu pour vérification technique de l’appareil», alors qu’une partie des voyageurs avait été autorisée à monter dans le bus pour embarquer avant d’être invitée à redescendre.
Les voyageurs en colère s’étaient regroupés pour exiger des explications. Certains ne savaient plus comment calmer leurs enfants en pleurs. Les téléphones n’arrêtaient pas sonner pour certains, tandis que d’autres filmaient les scènes de colère. La police est intervenue pour calmer les esprits mais était dépassée faute d’information. «Je n’ai aucune information et nous ne pouvons rien vous dire. Nous comprenons votre colère et votre frustration, et je pense que j’aurais agi de la même façon si j’étais à votre place. Vous avez payé votre billet, la moindre des choses c’est d’avoir une réponse. Mais nous, nous ne sommes intervenus que parce que nous avons entendu des cris. Il nous fait maîtriser la situation», a commenté un policier.
A la question d’un passager qui voulait avoir s’il était possible de passer la nuit sur place, la réponse du policier fut directe : «Ecoutez, il arrive que des compagnies riches louent des chambres pour leurs passagers et prennent en charge leur restauration et le trajet du lendemain, de l’hôtel vers l’aéroport, mais, effectivement, vous pouvez aussi passer la nuit ici».
Selon un sous-traitant d’Aigle Azur qui n’a pas révélé le nom de sa compagnie, l’avion était toujours en vérification technique. Il a expliqué que les autorités aéroportuaires ne pouvaient donc pas autoriser le décollage de l’avion. «Je ne peux dire rien de plus», a-t-il confié.
Faute de mieux, certains passagers invitaient d’autres à plus de retenue et de calme en attendant d’y voir plus clair. La situation restait tendue. Au brouhaha des uns se mêlaient les cris et les pleurs des bébés et des enfants.
20h30 (heure française), la situation restait inchangée : aucune information et l’éternel message affiché : embarquement suspendu. La compagnie a offert, faute d’information viable, des sandwiches au fromage de chèvre pour des voyageurs qui sont loin d’être des chèvres mais qui prenaient tout simplement leur mal en patience tant bien que mal en se demandant jusqu’à quand…
Aigle Azur a demandé à être placée en redressement judiciaire et attend qu’un repreneur sauve cette deuxième compagnie aérienne française. Un actionnaire s’est proposé et aurait déjà décidé de recentrer l’activité quasi-exclusivement sur l’Algérie.
B. R.
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