Le député indépendant Bennadji entre à l’APN drapé de l’emblème national et de l’étendard amazigh
Par Mounir Serraï – Le député indépendant de la wilaya de Béjaïa, Braham Bennadji, a créé la surprise générale à l’ouverture de la session parlementaire aujourd’hui à l’APN en entrant dans l’hémicycle couvert du drapeau national et de l’emblème amazigh. Le député présente son action comme un message et une réponse aux semeurs de la division, qui veulent interdire le port de l’étendard amazigh au mépris de la loi.
Dans une déclaration remise aux médias, Braham Bennadji affirme qu’en sa qualité de député, sa mission constitutionnelle était de proposer et voter les lois de la République. «A ce titre, je ne saurais accepter que des Algériennes et des Algériens soient mis en prison pour des délits fictifs qu’aucune disposition du code pénal n’a prévus. Par conséquent, leur incarcération relève de l’arbitraire et du fait du prince que je ne saurais passer sous silence», a-t-il dénoncé.
Le député indépendant de Béjaïa a poursuivi en soulignant qu’«en plus d’être illégitime, ce pouvoir verse dans l’illégalité que j’ai le devoir moral et réglementaire de dénoncer et d’exiger la libération immédiate et inconditionnelle de nos compatriotes injustement incarcérés. Je fais mien le mot d’ordre des manifestants qui exigent chaque jour le départ du système, de ses hommes et de ses symboles».
Rappelant la forte mobilisation des Algériens depuis février pour le changement radical du système, Braham Bennadji estime qu’«il est scandaleux de relever que c’est au moment où cet étendard culturel de notre identité millénaire a fait consensus dans la société et permis de réaffirmer l’unité du peuple algérien tout entier, que l’on nous sort une interdiction qu’aucun texte de loi de la République ne prévoit. Faut-il rappeler que cette mesure liberticide intervient au moment où cette question longtemps réprimée a fini par être reconnue dans la Constitution où tamazight est consacrée langue nationale et officielle au même titre que l’arabe ?».
«Avant d’être un député indépendant, je dois rappeler que je suis surtout un militant démocrate, profondément attaché à ses racines identitaires millénaires, à sa langue maternelle et à sa culture amazighe. Mon combat pour les libertés, l’égalité, la justice sociale n’est pas dissociable de celui de la quête identitaire amazighe. J’avais mené ma campagne électorale sur le thème de l’amazighité et des questions démocratiques», a-t-il précisé, assurant qu’il ne saurait s’aliéner la confiance des milliers de citoyens qui l’avaient investi pour faire aboutir le programme pour lequel il avait été élu.
M. S.
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