Coup de force électoral : l’opposition et la société civile s’organisent
Par Mounir Serraï – Les forces de l’opposition et la société civile s’organisent pour faire face à la volonté clairement affichée du pouvoir en place d’imposer une élection présidentielle dans les plus brefs délais, autrement dit, avant la fin de l’année en cours.
Des organisations de défense des droits de l’Homme, des associations, des partis et des activistes politiques s’échinent à trouver d’autres moyens de lutte pour «faire échec au coup de force électoral annoncé». Des appels ont été lancés pour la création de «comités populaires» dans les quartiers et les villages «afin de mieux organiser la résistance».
Des partis comme le PT, le PST, le FFS et le RCD activent sur le terrain afin de renforcer davantage leur assise populaire en faveur d’une période de transition qui conduirait inévitablement à un changement radical du système politique et à l’avènement d’une deuxième République assise sur des bases solides.
Pour le vice-président de la Ligue algérienne pour la défense des droits de l’Homme (LADDH), Saïd Salhi, «le coup de force du système à faire passer la présidentielle rend la transition démocratique inévitable et irréversible».
Même constat chez Zoubida Assoul, présidente de l’Union pour le changement et le progrès (UCP), qui estime que la crise ne pourrait pas être réglée avec la tenue d’une élection présidentielle. Les Forces de l’Alternative démocratique ont également rejeté ce processus électoral que veut imposer le pouvoir au «mépris de la volonté du peuple d’un changement profond et total».
Des activistes mènent une campagne de sensibilisation sur les réseaux sociaux afin d’attirer l’attention des Algériens sur ce qu’ils qualifient de «piège électoral» pour éviter «un véritable changement du système politique». Des pages sur le réseau social Facebook telles que Algérie Debout lancent une campagne contre les annonceurs sur les chaînes de télévision acquises au régime en place et accusées de déformer la réalité et de donner un autre sens aux manifestations de vendredi à travers tout le pays.
Pour toutes ces forces politiques et associatives, «la lutte doit continuer jusqu’à la victoire finale», à savoir l’amorce d’une période de transition.
M. S.
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