Le candidat tunisien Kaïs Saïed : «Le destin de la Tunisie est lié à l’Algérie»
Par Saïd N. – Le candidat à la présidentielle tunisienne, venant en tête des résultats du premier tour, Kaïs Saïed, s’est engagé pour que sa première destination à l’étranger, s’il est élu président de la République, soit l’Algérie, en assurant que le destin de son pays «est lié aux pays du voisinage».
On se souvient que l’ex-président de la transition, Moncef Marzouki, avait pris le même engagement, en 2011, en réservant à l’Algérie sa première visite officielle programmée à l’étranger. Marzouki avait alors reconnu la place prépondérante qu’occupait l’Algérie pour la Tunisie qui sortait d’un régime autocratique suite à un soulèvement populaire inédit, mais qui était confrontée à de grandes difficultés économiques et à la montée de la menace terroriste.
Durant cette période cruciale pour l’essor de la Tunisie, l’Algérie l’a bien aidée financièrement mais, aussi, dans la lutte antiterroriste. Mais, plus tard, ce même Marzouki, à sa sortie du pouvoir, a nié ce rôle, en déclarant, en 2018, à un média arabe que seuls le Qatar et la Turquie avaient aidé son pays à faire face à la crise multidimensionnelle qui le menaçait.
La défaite cuisante que viennent d’essuyer les deux principaux candidats tunisiens soutenus par l’internationale des Frères musulmans, à savoir Moncef Marzouki et le représentant du mouvement Ennahdha, Abdelfattah Mourou, change totalement la donne dans ce pays, devenu un véritable laboratoire d’expérimentation pour les puissances régionales et un champ de bataille pour les Emirats arabes unis et le Qatar dans leur guerre d’influence dans la région. Une défaite susceptible de freiner momentanément la furie expansionniste de ces deux monarchies pétrolières qui, depuis quelques mois, sont tentées par la conquête de l’Algérie.
S. N.
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