Tel un sphinx
Par Mohamed K. – Donné comme partant depuis plusieurs semaines et son sort scellé, l’actuel gouvernement continue à sévir envers et contre tous. Rejeté par la rue depuis son investiture, le 11 mars dernier en pleine ébullition populaire, car symbolisant le régime de Bouteflika, il l’est désormais par des franges de plus en plus importantes de la classe politique, dont celle évoluant dans le giron du pouvoir.
Après Karim Younès, président du panel, qui avait formulé ce vœu dès sa première rencontre avec le chef de l’Etat, Abdelkader Bensalah, c’est au tour de Mohamed Chorfi, fraîchement désigné président de l’autorité d’organisation des élections, d’appeler indirectement au départ du gouvernement Bedoui. Dans un entretien au quotidien arabophone El-Hiwar paru ce mercredi, l’ancien ministre de la Justice affirme que «le départ du gouvernement exigé par la rue est une demande légitime».
Cette déclaration de Mohamed Chorfi semblait comme une réponse au porte-parole du gouvernement qui, interrogé la veille sur cette question et sans démentir clairement les rumeurs sur la démission du gouvernement, avait déclaré qu’un ministre «est là pour assurer sa mission sur le long terme». Ce qui laissait penser que le Premier ministre peut être changé, sans que cela implique le départ de tout son staff.
Au même moment, et tel un sphinx qui renait de ses cendres, le Premier ministre, Noureddine Bedoui, réapparaît lors de sa présentation de l’avant-projet de la nouvelle loi de finances au chef de l’Etat. Une réapparition qui laisse croire qu’il sera encore là, au moins jusqu’au prochain scrutin présidentiel, prévu le 12 décembre.
Les éloges auxquels il a eu droit dans le dernier discours du chef d’état-major de l’ANP, Ahmed Gaïd-Salah, semblent l’encourager à poursuivre sa mission, sans avoir cure des revendications populaires.
M. K.
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