Un think tank : «L’Algérie se dirige vers une situation de cessation de paiement»
Par Mohamed K. – Dans une nouvelle alerte sur la situation en Algérie, le think tank Carnegie Middle East Center prédit une grave crise économique «imminente» qui risque de mettre le pays dans une situation de cessation de paiement, si l’impasse politique perdure.
Le rapport, relayé par l’agence russe Sputnik, note d’entrée que l’Algérie a enregistré une dépréciation du prix du baril de Brent de 46% en l’espace de cinq ans, alors qu’elle aurait besoin, pour son équilibre budgétaire, d’un baril à 116 dollars.
L’Algérie souffre également d’un taux d’inflation sans cesse en hausse. Ainsi, selon cette étude se référant aux prévisions du Fonds monétaire international (FMI), ce taux devrait passer de 4,3% en 2018 à 5,6% en 2019.
Autre indice inquiétant : les réserves de change ne cessent de chuter. Si elles représentaient 193,6 milliards de dollars en 2014, elles ne s’élevaient plus qu’à 79,9 milliards de dollars en avril dernier. Selon le FMI, les chiffres devraient descendre à 64 milliards de dollars d’ici fin 2019 et 47,8 milliards d’ici fin 2020.
L’étude du think tank prévient contre les conséquences du recours à la planche à billets pour financer à la fois le déficit de la Caisse des retraites, les prêts subventionnés pour l’essence ou l’électricité, «sans qu’en contrepartie, aucune mesure ne soit prise pour limiter les dépenses».
«Si la conjoncture pétrolière reste la même et si rien n’est fait en matière d’ajustement, le recours à l’endettement extérieur est inévitable», indique un chercheur algérien aux enquêteurs. Et de poursuivre : «Le pire, c’est qu’on y aura recours pour éviter les ajustements internes, c’est-à-dire les mesures impopulaires. Et ce sera fait sous la contrainte», a encore averti l’universitaire.
M. K.
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