Les présidents des APC de Tizi Ouzou et Béjaïa refusent d’organiser la présidentielle
Par Mounir Serraï – Le rejet de l’élection présidentielle gagne les Assemblées populaires communales. Les présidents d’APC de la wilaya de Tizi Ouzou et de Béjaïa annoncent leur refus d’organiser l’élection présidentielle du 12 décembre.
Majoritairement issus des deux partis FFS et RCD, les présidents d’APC de ces wilayas motivent leur décision par la volonté du peuple opposé à ces élections. «Suite à l’annonce du lancement de l’opération de révision exceptionnelle des listes électorales, en prévision de la prochaine élection présidentielle prévue le 12 décembre 2019, nous, majorité des présidents d’APC de la wilaya de Béjaïa, avons décidé, à l’issue d’une réunion, tenue aujourd’hui même, de réitérer notre décision et attestons ne pas répondre à l’appel de la commission nationale des élections», lit-on dans une déclaration rendue publique par les élus FFS de Béjaïa.
«Nous déclarons solennellement et publiquement que nous adhérons à la volonté du peuple algérien sous toutes les coutures et soutenons les initiatives citoyennes entreprises dans les quatre coins du pays», ajoutent-ils, tout en saluant «ce peuple vigoureux et déterminé pour le succès de sa forte mobilisation et pour sa volonté à redessiner l’Histoire de sa nation pour un devenir meilleur, sous les ombres apaisantes de la liberté, de la parité et de la justice». «Nous nous engageons, également, dans un cadre légal et pacifique, à ne pas encadrer les élections prochaines car une élection présidentielle ne dépend point d’une prévision électorale au parfum d’hermétisme platonique mais d’un accord de valeurs et de morales entre un peuple et son élu», précisent-ils.
Même tonalité à Tizi Ouzou où les présidents des Assemblées populaires des communes réitèrent leur «position immuable de rejet du futur simulacre, visant le maintien du même système contre la volonté des millions d’Algériennes et d’Algériens qui, depuis le 22 février, ne cessent d’appeler par une formidable mobilisation pacifique au départ du système et de toutes les figures et symboles qui l’incarnent à ce jour».
«Considérant l’institution d’une autorité pour l’organisation des élections dans son contexte de création, ses premières pratiques, ainsi que sa composante, incarnée par son président, dont le parcours renseigne bien sur sa fidélité au système mafieux, nous dénonçons cette énième manœuvre de perpétuer le régime en place», soulignent-ils dans une déclaration par laquelle ils condamnent «les multiples formes de pressions et d’intimidations exercées à l’encontre des agents de l’administration».
M. S.
Comment (20)