La justice aux ordres refuse de recevoir la plainte de Tliba contre Gaïd-Salah
Par Abdelkader S. – La justice a refusé de recevoir la plainte que Baha-Eddine Tliba a voulu déposer contre les quatre fils du chef d’état-major de l’armée. Le porte-parole de l’ex-député a affirmé que ce dernier «pose toujours cette condition avant de répondre lui-même à la convocation du juge».
Saïd Bensedira, qui s’exprimait sur une chaîne de télévision arabe, a affirmé que l’homme d’affaires controversé Baha-Eddine Tliba détient des dossiers accablants sur Gaïd-Salah, en précisant que cette sortie inattendue de l’associé de ses fils, non seulement l’a complètement déstabilisé mais a semé un vent de panique au sein de son entourage immédiat dans l’armée, «plusieurs autres généraux étant impliqués dans des affaires de corruption», selon lui. «Il n’y a pas un homme d’affaires, parmi ceux qui sont en prison ou ceux qui n’ont pas été inquiétés, qui n’ait pas un général derrière lui», a asséné le journaliste exilé à Londres.
Auparavant, la chaîne arabe interrogeait un colonel à la retraite dépêché par le commandement de l’armée pour défendre Gaïd-Salah, en soutenant que ce dernier «a raison de mêler l’armée à la politique», devant une journaliste médusée par les propos insensés de ce défenseur du régime, qui avait du mal à avancer des arguments pour justifier les dérives autoritaires de l’octogénaire chef d’état-major dont il est le porte-voix.
Le journaliste Saïd Bensedira a laissé entendre que Baha-Eddine Tliba allait révéler de nouveaux dossiers sur la corruption qui sévit au sein de la hiérarchie militaire, notamment parmi les officiers qui entourent Gaïd-Salah, ajoutant que le député déchu de son immunité parlementaire attendait une autre convocation de la justice, conformément à la loi, mais qu’il persistait à exiger que sa plainte contre les quatre fils de Gaïd-Salah et son gendre, employé à l’ambassade d’Algérie à Paris, soit reçue par le tribunal d’Annaba.
Le très controversé homme d’affaires Baha-Eddine Tliba aura, par sa décision de refuser de se soumettre à la justice algérienne et de conditionner sa réponse à la convocation de celle-ci par une plainte qu’il déposera contre l’homme fort du régime, mis les magistrats à la solde de Gaïd-Salah dans une situation difficile et met à nu, par là-même, l’inféodation totale de la justice civile et militaire aux détenteurs du pouvoir de fait actuels.
Il faudra s’attendre à de nouvelles révélations fracassantes dans les heures et les jours qui suivent.
A. S.
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