Retour de la dette : le pouvoir mobilise ses «experts» pour mentir aux Algériens
Par Tahar M. – Les médias inféodés au pouvoir ont commencé à préparer l’opinion publique au fatal retour à l’endettement extérieur après que la crise politique provoquée par le système a achevé d’entraîner l’économie nationale dans une chute vertigineuse.
Les caisses se vident à vue d’œil et la planche à billets à laquelle s’est agrippé le gouvernement durant les dernières heures du règne de Bouteflika n’a pas permis au pays d’éviter la noyade. Les voyants sont au rouge pendant que les tenants du pouvoir actuels s’échinent à rassurer les citoyens par des discours populistes qui ne font qu’aggraver la situation faute de solutions sérieuses.
Des «experts» ont été mobilisés pour édulcorer cette approche, apparemment inévitable, au vu de la situation de quasi-faillite dans laquelle se trouve le pays depuis que les prix du baril ont dégringolé dans un contexte marqué par une immense supercherie industrielle, présentée comme l’alternative à la dépendance quasi totale aux ressources pétrolières et gazières. A ces pertes enregistrées depuis plusieurs années se sont ajoutées les décisions hasardeuses, de ces derniers mois, qui ont découragé les investisseurs nationaux et étrangers, échaudés par l’emprisonnement de nombreux hommes d’affaires, le blocage des comptes de leurs entreprises et le ralentissement de la machine économique à cause de la peur qui s’est emparée des responsables administratifs. Ces derniers répugnent, en effet, à apposer leur griffe sur quelque document que ce soit de peur de se retrouver derrière les barreaux, bloquant ainsi tout le process.
Ces «experts» chargés par le pouvoir de faire passer l’idée de la nécessité d’emprunter ont trouvé la parade en prétextant que le recours à des institutions autres que le Fonds monétaire international (FMI) épargnerait la souveraineté du pays et aurait un moindre impact sur la politique sociale et le pouvoir d’achat des citoyens. Un mensonge que les économistes balaient d’un revers de la main, tant l’endettement n’est pas un choix délibéré mais une obligation qui s’est imposée au pays de facto, du fait de vingt ans de gestion catastrophique par un système dont les symboles toujours en place – le ministre des Finances a été maintenu dans le gouvernement post-Ouyahia – persévèrent dans leurs errements qui risquent de mener le pays droit vers la banqueroute.
T. M.
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