La dernière cartouche
Par Mohamed K. – La poursuite des arrestations arbitraires dans les rangs du Mouvement de protestation populaire qui ont atteint un nouveau pic ce mardi, à l’occasion de la marche hebdomadaire des étudiants, donne un avant-goût de ce qui attend les Algériens dans les prochaines semaines. En continuant à s’enfoncer dans la répression tous azimuts, le pouvoir en place ne sait pas qu’il creuse ainsi sa propre tombe, parce qu’il ne veut pas comprendre qu’il ne fait que renforcer et radicaliser davantage le mouvement citoyen.
Le plan devient de plus en plus clair : après l’arrestation ciblée et spectaculaire des animateurs connus du Hirak, suivie de l’embarquement massif de manifestants anonymes, le pouvoir se prépare à interdire totalement les manifestations de rue, dès le début du mois de novembre, cette fois-ci au nom de la loi régissant la campagne électorale.
Ce sera peut-être l’occasion pour le Mouvement et ses animateurs de trouver d’autres modes d’action (désobéissance civile, grèves générales…) pour poursuivre le combat, jusqu’à satisfaction de toutes leurs revendications, tout en se gardant de tomber dans le piège de la violence. Même si tout pousse vers une confrontation fatale et tout plaide pour l’instauration de l’état de siège. Car, on imagine mal comment le pouvoir peut réussir son passage en force, dans les conditions actuelles, sans recourir aux méthodes les plus radicales, et sans prendre le risque de disqualifier ainsi entièrement son plan de sauvetage du système par des élections rejetées par l’écrasante majorité des Algériens. C’est pourquoi, tout indique que le pouvoir tire sa dernière cartouche, avant de hisser le drapeau blanc.
M. K.
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