Non-dits sur l’endettement : le pouvoir a-t-il scellé un pacte avec les Emirats ?
Par Mohamed K. – Si le retour à l’endettement extérieur est inévitable, au vu de la situation économique catastrophique du pays, les tenants du pouvoir actuels ne précisent pas les modalités mises en place, loin des regards, pour renflouer les caisses de l’Etat qui se vident à une vitesse vertigineuse.
Des «experts» mandatés par le pouvoir ont commencé à préparer l’opinion publique à accepter cette option après que Bouteflika et le gouvernement Ouyahia, dont le ministre des Finances est toujours en poste, eurent recours à la planche à billets pour éviter une crise de liquidités et retarder ainsi, croyaient-ils, une explosion sociale qui pointait à l’horizon. Ces experts, qui bénéficient d’une large couverture médiatique, ont affirmé que le pays n’allait pas frapper à la porte du Fonds monétaire international (FMI) pour «préserver la souveraineté nationale», mais n’ont pas donné plus de détails sur cette option alternative.
Des sources informées affirment que l’assurance avec laquelle le pouvoir s’apprête à s’engager sur cette voie ne peut signifier qu’une seule chose : Gaïd-Salah a reçu un blanc-seing des Emirats arabes unis qui n’hésiteront pas à mettre la main à la poche pour sauver le système au maintien duquel Abu Dhabi œuvre pour empêcher tout changement dans le pays. C’est la seule issue possible pour le chef de l’armée dont la feuille de route, dénoncent les citoyens, est dictée à partir des Emirats. D’autres sources estiment, à ce propos, que même le choix des candidats du système à l’élection présidentielle imposée aux Algériens a été fait sur injonction du régime des Al-Nahyane.
Le recours aux emprunts auprès des Etats n’est pas nouveau. Bouteflika avait, on s’en souvient, effacé les dettes de nombreux pays africains au moment de la courte embellie financière qui n’était, en réalité, qu’un mirage que l’ancien Président faisait miroiter pour faire accroire à une réussite de sa politique économique. Or, il n’en était rien.
Nous saurons dans les mois à venir – le régime actuel tiendra-t-il encore d’ici là face à la révolte populaire qui va en grandissant ? – si le pouvoir a effectivement décidé de brader l’indépendance du pays pour sa propre survie et en contrepartie de quoi il se serait compromis dans ce pacte antinational.
M. K.
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