Une démission de Bensalah est-elle envisageable avant le 12 décembre ?
Par Saïd N. – Après une longue éclipse, le chef de l’Etat par intérim, Abdelkader Bensalah, a fait une brève apparition mardi, lors d’un entretien tout à fait protocolaire, avec un Premier ministre tout aussi absent de la vie politique. Les discussions ont porté, selon un communiqué de la présidence de la République, sur la situation socio-économique et politique du pays, a indiqué un communiqué de la présidence de la République.
La marginalisation dont souffre le chef de l’Etat dans cette phase cruciale que traverse le pays à l’approche de la date fixée pour la tenue de l’élection présidentielle, voulue par le pouvoir de fait qu’incarne le commandement de l’institution militaire, est l’expression d’une déliquescence rampante des institutions politiques de l’Etat et d’un basculement dangereux dans un système autoritaire. La mainmise totale du pouvoir militaire sur la magistrature suprême a non seulement relégué au second plan la fonction du chef de l’Etat mais a mis en veille toutes les autres institutions sans exception.
Bensalah a cessé de jouer un rôle politique depuis qu’il a été débouté, en deux reprises il y a près d’un mois, par le chef d’état-major de l’armée au sujet du dialogue entamé alors par Karim Younès. Il a certainement compris qu’il finirait par s’exposer publiquement à la vindicte des nouveaux maîtres du pays s’il s’aventurait à prendre position sur les grandes questions qui occupent le pays. Or, son silence dans pareilles circonstances, n’en serait pas moins ressenti comme une forme de démission. C’est pourquoi, son retrait, pour une raison ou une autre, n’est pas à écarter dans les prochaines semaines, lorsque le pouvoir réel aurait à prendre des mesures radicales pour assurer le processus électoral, menacé par la montée de la contestation populaire et des risques de dérapage.
Pour parer à cette éventualité, le pouvoir semble avoir déjà pris ses dispositions, en préparant le président du Sénat, Abdelkader Goudjil, pour succéder à Abdelkader Bensalah à tout moment. Ce dernier est décrit comme un partisan zélé de la politique actuelle et serait disposé à accompagner le processus actuel jusqu’au bout, en avalisant toutes les décisions qui seront annoncées.
S. N.
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