Dans le cul-de-sac
Par Kamel M. – Le slogan scandé par les manifestants ce vendredi dans les quarante-huit wilayas du pays est révélateur d’une nouvelle tournure que va prendre le bras de fer qui oppose une écrasante majorité du peuple à un régime corrompu et illégitime. Après le fameux «vous avez pillé le pays, espèces de voleurs !» hier, les citoyens ont crié d’une seule voix résonnante : «Vous avez vendu le pays, espèces de traîtres !»
Cette colère des Algériens a été provoquée par la décision du pouvoir de faire passer une loi sur les hydrocarbures qui compromet l’avenir du pays à travers un Parlement croupion, résidu du régime Bouteflika. Ce dimanche, les Algériens de tout le pays se sont donné rendez-vous dans la capitale pour empêcher ce fait accompli et rejeter cette loi qui met les richesses souterraines du pays entre les mains de puissantes firmes étrangères et porte gravement atteinte à la souveraineté nationale.
C’est l’indépendance même du pays que les tenants du pouvoir actuels sont en train de brader.
La loi sur les hydrocarbures est la faute de trop qui poussera les reliques du système Bouteflika vers la porte de sortie ou les conduira en prison. Multipliant les erreurs par indigence intellectuelle, les décideurs autoproclamés ont creusé leur propre tombe en s’engageant dans une confrontation perdue d’avance contre tout un peuple. Isolé et malade, le vieux chef d’état-major protecteur du clan Bouteflika est en train d’être sacrifié à son tour par son entourage immédiat après les révélations sur l’implication de ses propres fils et de ses collaborateurs les plus proches, un groupe de généraux véreux, dans des affaires de crimes économiques.
Le glas a sonné pour Gaïd-Salah et ceux qui l’ont poussé à emprunter un long chemin épineux qui débouchait sur un cul-de-sac.
K. M.
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